Il faut mépriser ce qui est méprisable. Tel est le cas de la bande de cloportes censés constituer le gouvernement français (qui brasse du vent et ne gouverne, en fait, rien du tout). Ils sont, à juste titre, la risée du monde entier (il suffit de lire la presse internationale pour le savoir) tant leurs gesticulations sont pathétiques. Qu’un président de la République n’ait rien de mieux à faire que de venir baisser son froc à la télévision pour s’excuser d’appliquer la loi au sujet des jérémiades vicieuses d’une fille de Roms en dit long sur l’agonie du Système. Un de Gaulle et un Mitterrand, malgré tous leurs défauts, n’auraient jamais accepté cette pantalonnade et doivent s’en retourner dans leur tombe.
Hollande (que les Corréziens, qui le connaissent bien, appellent « Cochonou »… ce qui n’est pas gentil pour les cochons) ne sait plus où il habite. Le Monde (22 octobre) titre « Week-end calamiteux pour Hollande ». Explication : « L’intervention de François Hollande sur l’affaire Léonarda a suscité un tollé dans son camp et affaibli son autorité » (NB : quelle autorité ?) tandis que Patrick Mennucci ayant remporté la primaire du PS à Marseille pour les municipales, « Samia Ghali, sa concurrente, a laissé huer les noms du président et du premier ministre par ses partisans ». Petite remarque au passage : la pétroleuse bougne (« notre sœur » comme dit, devant les caméras de télévision, la racaille des quartiers nord de Marseille) misait à fond sur le vote communautariste… mais ses « frères et sœurs » n’apprécient peut-être pas tous son goût pour un look bourgeois.
Bien entendu, les clowns de l’UMP ne valent pas mieux. Politiciens tous pourris ? C’est ce que disent les urnes, comme l’a montré l’élection de Brignolles : tandis que le nombre très important d’abstentions prouve que les gens n’ont plus aucune illusion sur la possibilité de changer quoi que ce soit (alors, à quoi bon se déplacer ?), une partie du ras-le-bol se polarise sur le vote Front National. Les braves gens, qui ne savent rien des véritables mécanismes de l’opération Marine Le Pen, trouvent un exutoire en votant pour elle. En soi le phénomène est positif car il montre qu’il y a encore un potentiel de résistance chez les Gaulois. C’est ce que les intellos stipendiés et les bobos appellent, avec mépris, le populisme. En voulant oublier que dans populisme il y a peuple. Mauvaise surprise : ça existe encore, le peuple ? Eh oui et il réserve peut-être quelques gros soucis à certains : en France mais aussi en Suisse, en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, en Grèce, en Autriche, en Angleterre … et ailleurs en Europe, où les populistes recueillent désormais un grand nombre d’appuis dans la population.
Dans un remarquable entretien l’historien africaniste Bernard Lugan, dénonçant « l’utopie de l’assimilation et de l’intégration », note : « Tout cela finira forcément très mal car l’évolution actuelle va contre le principe existentiel de base qui est « un peuple, une terre » (…) Nous vivons une révolution dont nous n’avons pas fini de mesurer les effets et dont le résultat est que, dans les années à venir, l’expression politique va devenir ethnique, comme en Afrique ». Et il ajoute, évoquant « le combat de survie qui nous attend » : « Chez les Gaulois, quand un danger mortel menaçait et qu’il fallait oublier les querelles subalternes pour réaliser l’union, des envoyés allaient de village en village arborant la représentation d’une alouette, ce qui signifiait que la mobilisation générale était demandée. Or, en ce moment, j’entends l’alouette chanter… ».
Pierre VIAL
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