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lundi 21 octobre 2013

Ecotaxe : un arrêt de mort pour l’économie bretonne


 L’écotaxe poids lourds est censée entrer en vigueur le 1er janvier 2014, après un report de quatre mois dû aux bugs du système. L’entreprise Ecomouv, qui installe les portiques dans tout le pays a commencé a enregistrer les véhicules, une étape obligatoire pour tous les camions de plus de 3.5 T, qui permet la délivrance des équipements embarqués obligatoires (boitiers de géolocalisation) devant équiper tous les véhicules assujettis à l’écotaxe. Lorsque le camion passera sous les portiques, il sera ainsi suivi dans ses déplacements afin d’acquitter la taxe.

Pour l’heure, les transporteurs routiers et leurs organisations représentatives refusent d’aller chercher les boîtiers – qui peuvent être délivrés tant par Ecomouv que les sociétés de télépéage agréées. La taxe suscite aussi l’ire des entrepreneurs bretons, notamment ceux du secteur agroalimentaire qui font valoir l’éloignement de la Bretagne des grands centres de décision européens, mais aussi la perte de compétitivité. En effet, avant d’être mis en vente, l’animal sera d’abord transporté de la couveuse à l’élevage, puis de l’élevage à l’abattoir, de là à l’usine de transformation, et enfin de l’usine à la centrale d’achats voire au supermarché… et il sera taxé autant de fois.

C’est pourquoi les Bretons ont littéralement déclaré la guerre à l’éco-taxe, abattant début août le portique de Guiclan (29) puis un second début octobre à Melgven, entre Quimper et Lorient. Toujours début octobre, le boîtier électrique du portique de Saint-Allouestre a été forcé, rendant l’installation inutilisable. Enfin, un particulier a mis la gendarmerie sur les dents en proposant à la vente sur le site Le Bon Coin « des morceaux de portique écotaxe » de Pont-de-Buis les Quimerch, « démontés dans la semaine ».

L’agroalimentaire emploie actuellement plus de 80.000 personnes en Bretagne dont 11.000 en Loire-Atlantique. Le secteur subit de plein fouet la concurrence européenne surtout de la part de pays où la force de travail est moins chère (Espagne, Pologne) ou alors qui emploient massivement des travailleurs étrangers peu chers (Allemagne), créant ainsi des conditions de dumping social.

Dans ce contexte, le surcroît de pression fiscale instauré par l’éco-taxe est un arrêt de mort pour l’économie bretonne. L’intervention de l’Etat se résume là encore à un emplâtre sur une jambe de bois : le premier ministre a promis 15 millions d’euros pour le secteur, une somme plus destinée à accompagner la Bretagne pendant qu’elle meurt qu’à créer les conditions d’un retour à la compétitivité. Une somme surtout qui montre que le gouvernement de Paris a quelque peu du mal à compter. Si 15 millions d’euros représentent une paille par rapport aux fermetures d’entreprises en cours, c’est aussi une broutille par rapport aux revenus annuels de l’éco-taxe (1.15 milliards d’euros). Ainsi, l’Etat prend le risque d’enterrer l’agroalimentaire breton – un des rares secteurs de l’économie française qui continue vaillamment à exporter et à soutenir la balance commerciale – pour le prix d’un plat de lentilles. Où est la vision à long terme ?

Source : LB Greffe

mardi 12 mars 2013

Allocations familiales : la spoliation des classes moyennes se prépare

Comme d’habitude ce sont les familles «aisées» qui devraient faire les frais de la future réforme. Une baisse des allocations au delà d’un seuil de revenus et le dépeçage des ristournes fiscales liées au quotient familial sont sur la table.

Toutes les grosses ficelles nécessaires à légitimer une réforme des allocations familiales dont l’octroi sera surtout réservé aux «démuni » sont en train de se mettre en place.
Hier, lundi 11 mars, le Haut conseil de la famille (HCF), chargé de proposer une réforme des prestations familiales, a estimé qu’il faudrait 2,2 milliards d’euros pour renflouer la branche famille (CNAF) de la Sécu et rétablir l’équilibre des comptes d’ici à 2016.
Le 20 février dernier la Cour des comptes s’est prononcée pour la fiscalisation des allocations familiales.
La publication d’un rapport d’expert confié à Bertrand Fragonard, ancien de la Cour des comptes et spécialiste des questions de politique familiale très engagé, devrait enfoncer le coin d’ici à la fin mars.

Les familles moyennes, éternelles dindons de la farce

Selon le HCF, le « déficit prévu » de la branche famille en 2016 atteindra 1,7 milliard mais l’addition passera à 2,2 milliards d’euros si on y ajoute le demi milliard d’euros injecté afin de venir en aide aux familles modestes.
Comme il n’est pas question de trancher dans ces aides sociales ce sont les prestations versées aux familles moyennes qui seront visées.
La pression à opérer sur les ménages » (…) par un ajustement de leurs prestations sociales et fiscales sur la période 2014/2016 (…) est significative », avertit le HCF qui justifie cette purge en la comparant aux efforts consentis par d’autres pays européens… en oubliant de noter que, contrairement à la France, ces pays ne sont pas soumis aux effets cumulatifs d’une fiscalité en plein dérapage avec plus de 30 milliards d’impôts nouveaux en l’espace de 10 mois.

L’universalité des prestations remises en cause

Chargé d’écrire les «scenari» permettant de réformer la politique familiale d’ici à la fin mars, le HCF ne cache pas sa volonté de voir les prestations familiales devenir plus « redistributives ».
Pour le moment, selon la CNAF, 4,92 millions de familles, soit 73 %, perçoivent des allocations familiales.
A terme, le gouvernement envisage d’en réserver l’essentiel aux ménages modestes, ce qui risque de porter atteinte aux familles françaises traditionnelles de 2 à 3 enfants dont les 2 parents travaillent.

Parmi les pistes étudiées par le HCF, est notamment évoquée une baisse de 50% des allocations au-delà d’un plafond de revenus.
Autre solution évoquée : plafonner à environ 1 500 euros (contre 2 000 euros actuellement) par enfant, la réduction d’impôt maximale liée à l’application du quotient familial.
Selon Les Echos, une troisième piste serait également sur la table : une indexation des prestations référée aux revenus de la famille, les allocations pouvant être gelées selon les tranches d’imposition.

Une politique familiale qui vire à l’assistanat

Pour justifier ce coup de barre à gauche, il y a fort à parier que le HCF fera valoir que les classes moyennes et supérieures bénéficient largement de la politique familiale en vigueur depuis la Libération.
C’est de moins en moins vrai : cette politique tire de plus en plus vers l’assistanat. La prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) est soumise à des conditions de ressources alors que des prestations comme l’allocation de rentrée scolaire sont déjà réservées aux familles « démunies ».
Progressivement, on est en train de passer d’une aide universelle à un outil de redistribution alors que le découplage entre le niveau de revenus et celui des prestations familiales est un des piliers de la politique familiale française.

Interrogé par l’Union nationale des associations familiales (UNAF) durant sa campagne électorale, François Hollande avait alors juré ses grands dieux  que « les allocations familiales n’ont pas à être imposées ».

C’est une promesse qu’il devrait garder en mémoire : selon un récent sondage Harris Interactive pour LCP des Français 55% est opposée à la fiscalisation des allocations.

Quand il se décidera enfin à arriver, le printemps pourrait fournir aux familles l’occasion de manifester son opposition dans la rue.

Source

jeudi 14 février 2013

Le gouvernement français prépare la répression contre les travailleurs


Le gouvernement du Parti socialiste français du président François Hollande a ordonné la mobilisation des services secrets et de la police pour mettre sous surveillance les travailleurs qui se battent contre le chômage de masse et les fermetures d’usines.

Le ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, a révélé mardi dernier que sa police politique est pleinement mobilisée pour espionner la révolte grandissante des travailleurs des usines où sont prévus des licenciements ou bien qui seront fermées. Il a dit que ces mesures étaient nécessaires compte tenu du risque d’«implosions ou explosions sociales».
Interviewé sur BFM TV, il a ajouté: «La colère sociale, avec les conséquences de la crise économique et financière, la précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde depuis des années.»

Les services de renseignement de la police (SDIG) ont reçu le 30 janvier l’ordre de suivre «au plus près les entreprises en difficulté…. de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir» et d’anticiper «les mobilisations», ainsi que les «risques d’incidents» ou d’éventuelles «menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit».

Valls a donné des instructions à la police pour qu’elle surveille les entreprises où les travailleurs sont en lutte pour défendre leur emploi tels PSA Peugeot-Citroën, Renault, Goodyear, la raffinerie Petroplus et l’aciérie d’ArcelorMittal à Florange. Il a clairement reconnu la possibilité que de telles luttes échappent au contrôle de la bureaucratie syndicale qui s’est discréditée en trahissant systématiquement les luttes contre les programmes d’austérité du gouvernement. Valls a fait remarquer qu’il y avait moins de mobilisations organisées mais que le danger «d’explosions sociales» était plus important.

La police française ne se limite pas surveiller les protestations des travailleurs. Elle se montre aussi plus violente à leur égard.

Mercredi dernier, 6 février, plus de 1.500 travailleurs des aciéries d’ArcelorMittal ont convergé sur le Parlement européen à Strasbourg pour protester contre les fermetures à Liège (Belgique), Schiffange (Luxembourg) et Florange (France). Leurs dirigeants syndicaux avaient rendez-vous avec le président du parlement, Martin Schulz.

L’arrivée des 23 cars belges a été strictement filtrée. Arrêtés sur une aire d’autoroute à neuf kilomètres de Strasbourg, complètement fouillés, tout comme leurs occupants, les véhicules ont dû attendre d’être escortés par les gendarmes pour se rendre au parlement, de sorte que leur arrivée a été étalée sur plus de deux heures. «On nous traite comme des bandits,» a commenté un Liégeois en descendant du car.

Deux cars amenant des travailleurs de Florange ont subi le même traitement. Les fouilles ont été organisées sur réquisition du procureur de la République, au vu des violences intervenues en Belgique le 29 janvier dernier où cinq policiers ont été blessés.

Quand la police a empêché les sidérurgistes d’approcher le Parlement européen, ils ont crié: «Pas de Français ici, on est tous métallos!» Selon les reportages du journal belge Le Soir, les manifestants coincés entre quatre artères obstruées par des cordons de gendarmes mobiles, à trois cents mètres du Parlement, ne pouvaient pas plus former de cortège que faire entendre leur voix. Les plus remontés ont tenté de forcer le passage mais ont été repoussés à coup de gaz lacrymogènes. Ils ont riposté en se saisissant de tout ce qui leur passait par la main comme projectile. Des œufs, des bouteilles, des fumigènes…… des blocs de pierre. Un jeune sidérurgiste belge de 25 ans, John David a perdu un oeil. Il y a eu trois arrestations.

Les travailleurs de l’usine Renault Flins ont ressenti l’intensification du harcèlement policier ordonné par Valls. Ali Kaya, délégué CGT (Confédération générale du travail) a fait remarquer: «Il y a de plus en plus de présence policière autour de l’usine avec plusieurs voitures banalisées…. La police a contacté des délégués syndicaux».

Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT, a dit que ce genre de présence policière sur le lieu des usines sensibles devrait être évité car il serait ressenti comme une «provocation». Mickaël Wamen, représentant CGT de Goodyear à Amiens a décrit la présence de la police politique comme visant à «criminaliser notre action».

Des protestations verbales aussi timorées de la part de la CGT ne valent rien, étant donné que le syndicat n’a pas soutenu les travailleurs en lutte attaqués par la police. Un exemple particulièrement honteux est la complicité de la CGT avec la police pour casser la grève des raffineries au moment critique du mouvement de défense des retraites en 2010.

Quatre cents travailleurs de l’usine PSA d’Aulnay près de Paris sont en grève depuis plus de 3 semaines et ont arrêté la production pour obliger l’entreprise à entrer dans des «négociations sérieuses» sur les indemnités et les reclassements après la fermeture du site.

Les grévistes subissent l’intimidation de l’entreprise: quatre travailleurs risquent d’être renvoyés dont une mère de deux enfants en bas âge. L’entreprise a porté plainte contre huit travailleurs qu’elle accuse d’avoir physiquement attaqué un huissier à l’intérieur du site.

Une armée de vigiles privés est positionnée autour du site pour empêcher toute action solidaire. Il y a deux semaines, des centaine de police anti-émeute ont empêché les travailleurs d’Aulnay d’organiser un piquet de soutien aux collègues de l’usine PSA de Poissy.

Manuel Valls ne sera pas moins brutal avec les travailleurs français qu’il ne l’est pour réprimer les sans-papiers, dont 36.822 ont été expulsés en 2012 contre 32.912 en 2011 – un record dépassant de loin les chiffres de l’ex-président Sarkozy. Le gouvernement PS surpasse la politique réactionnaire du gouvernement Sarkozy dans tous les domaines.

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