mercredi 5 décembre 2012

Le sénégalais qui propageait le Sida remis en liberté


Poitiers (86). Soupçonné d’avoir transmis le sida à plusieurs de ses conquêtes niortaises, un homme récemment arrêté a été remis en liberté hier.

La nouvelle a douché les plaignantes. Elles se désespéraient de voir leur ancien amant un jour rattrapé par la justice.
Après bien des vicissitudes, la police avait finalement mis la main sur Sekou Camara à Nantes, le 8 novembre dernier.
Ce Sénagalais de 37 ans avait été mis en examen à Poitiers le lendemain, pour administration de substance nuisible provoquant une infirmité permanente. Il avait été placé en détention provisoire dans la foulée.
Hier, c'est la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Poitiers qui a décidé de le libérer sous contrôle judiciaire.
Séducteur et véritable aimant à femmes, Sekou est-il un serial contaminateur qui transmet le sida à ses multiples conquêtes ?
Trois Niortaises avaient porté plainte contre lui, l'accusant de les avoir contaminées en toute connaissance de cause. Dans le même temps, l'homme entretient plusieurs foyers et des relations multiples avec des femmes qui connaissent sa séropositivité et qui n'ont pas engagé de procédures.

" Je demande pardon c'était un accident ! "

Alors, Sekou est-il un amant négligent, qui oublie de se protéger ou un dangereux séducteur qui propage sa maladie ?
Les deux versions se sont opposées hier devant la chambre de l'instruction. « Je ne suis pas un monstre, je n'ai pas contaminé exprès », assurait le trentenaire arrivé en France avec le passeport d'un autre. « J'ai appris que j'avais le sida en 2003 au moment de la naissance de mon fils. Quand j'ai eu une relation avec Cyrielle, je ne le savais pas encore. Pour Séverine, c'est vrai, je reconnais, c'était accidentel, le préservatif a éclaté je lui demande pardon ! »
La jeune femme accuse son ex de lui avoir présenté un faux résultat d'analyse indiquant qu'il était séronégatif.
La contamination volontaire d'Aurélie, Sekou la conteste aussi. Le trentenaire réfute catégoriquement des déclarations qui lui sont imputées par des femmes contaminées. « Je n'ai jamais dit que je me vengeais parce que j'avais été contaminé par une Européenne. C'est faux ! » Pour l'avocat des trois contaminées, Me Takhedmit, cette succession de contaminations accidentelles est pour le moins curieuse venant d'un homme qui connaît sa séropositivité. « Il faut éviter qu'il ressorte et qu'il contamine encore ! »
Un point de vue partagé par l'avocat général pour lequel il existe « un risque majeur pour la santé publique ».
L'avocate de Sekou, Me Coutand, relève que rien ne permet d'attribuer ces contaminations à Sekou plus qu'à un autre homme. « Comment vérifier cela des années après ? Il pourrait parfaitement être innocenté. En plus, il n'a pas notre degré d'information sur le sida. »
(Emmanuel Coupaye)

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