Une grande première en France. Surtout une grande victoire des hygiénistes compassionnels sur les forces sombres de la répression.
Le mardi 5 février, jour où Matignon a donné son feu vert pour l’ouverture d’une salle de shoot à Paris, passera donc à l’histoire. On imagine déjà l’inauguration en grande pompe par Madame Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, entourée d’une armée de pouilleux bien défoncés.
À l’heure où l’on ferme les quelques dispensaires de quartier qui existent encore, où l’on nous rebat les oreilles du manque de moyens et de personnel des hôpitaux, ouvrir des salles de shoot est évidemment la première des urgences sanitaires.
Le Conseil de Paris a débloqué, fin décembre, la somme coquette de 38 000 euros pour la seule « préfiguration » de ce bastringue qui devrait ouvrir ses portes du côté de la Gare du Nord. Comme si le quartier n’avait pas déjà sa dose. Notez, ce sera tout bénef pour les dealers qui squattent déjà la gare, descendant directement de leurs riantes banlieues pour faire du business. Une aide au petit commerce, en somme.
Côté consommateurs, la République est une mère attentive qui a déjà mis en place les Caarud, Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues. Comme on peut le lire dans Libé sous une plume extatique : « 200 volontaires viennent dans un Caarud s’injecter sous le regard de professionnels (sic) Ces derniers tentent ensuite d’améliorer leurs pratiques selon un protocole qui pourrait faire penser à l’apprentissage de l’auto-injection diabétique, explique Christian Andreo, de l’association Aides. L’objectif, c’est que la personne se fasse le moins mal possible. »
Donc, si l’on comprend bien, les Caarud aujourd’hui et demain les salles de shoot sont des lieux privilégiés échappant totalement au droit commun puisque la consommation de drogues y est non seulement tolérée mais vivement encouragée.
Pourquoi, alors, se limiter à cela ? Pourquoi, sur le même principe, ne pas mettre en place des « salles de biture » où picoler sans peur du coma éthylique ? Pourquoi ne pas organiser des « points rencontres » pour pédophiles et violeurs ? Et pourquoi vouloir coincer et mettre en taule les clients de prostituées consentantes au nom de la morale si tirer un coup tarifé leur fait du bien ? Et puis l’on pourrait apprendre à se piquer dès le collège, entre le cours sur la difficile reproduction des couples homosexuels et le soutien psychologique aux transsexuels. Et quand on aura bien formé les gamins, il sera temps d’installer sous le préau des distributeurs de « kits d’injection » à côté des préservatifs et des pilules du lendemain. Assurément moins dangereux pour la santé que le Nutella et les fraises Tagada.
(Marie Delarue)
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