Six membres de l'association SOS Racisme, dont le président Dominique Sopo, sont entendus mardi par la brigade financière dans le cadre de l'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur les comptes du socialiste Julien Dray, selon une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.fr. Selon cette source, "certains de ces six membres de SOS Racisme, dont le président, sont entendus sous le régime de la garde de vue".
Le député (PS) de l'Essonne, Julien Dray, est visé par une enquête préliminaire pour abus de confiance à la suite d'un signalement de la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin. Les soupçons portent sur des mouvements de fonds suspects à partir de comptes de l'association Les Parrains de SOSRacisme et de l'organisation lycéenne Fidl, depuis janvier 2006. Les enquêteurs soupçonnent l'élu, qui est un des co-fondateurs de SOS Racisme, d'avoir bénéficié d'une partie de ces sommes, évaluées au total à 351.027 euros.
Depuis l'ouverture de l'enquête le 10 décembre pour "abus de confiance", plusieurs membres de SOS Racisme, notamment du département de l'Essonne, ont été entendus par la police. Outre les liens historiques qui unissent Julien Dray à l'association, celle-ci a employé ses deux plus proches collaborateurs par lesquels auraient transité une partie des sommes. Selon plusieurs sources proches de l'enquête, d'autres auditions pourraient être menées "prochainement", les enquêteurs ayant attendu la fin de la campagne des élections européennes pour entendre les principaux protagonistes de l'affaire, éventuellement sous le régime de la garde à vue.
Julien Dray, qui a demandé à plusieurs reprises de pouvoir s'expliquer devant les policiers et d'avoir accès aux éléments de l'enquête pour se défendre, a réagi à ces garde à vue par la voix d'une de ses avocates. Le vice-président du conseil régional d'Ile-de-France "entend apporter un démenti formel aux affirmations inacceptables et radicalement contraires à la vérité consistant à faire accroire que ce dernier aurait perçu des dons de l'association SOS Racisme ou de la Fidl", a déclaré Me Florence Gaudillière dans un communiqué. "A cet égard, il est sidérant de constater que depuis maintenant six mois les autorités judiciaires et policières alimentent de manière hebdomadaire la presse d'informations tronquées de nature à entretenir une suspicion nauséabonde".
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