vendredi 5 avril 2013

Cahuzac : et si on parlait des labos pharmaceutiques ?


Dans « l’affaire Cahuzac », il est surprenant qu’aucun média n’ait soulevé un des points essentiels de l’affaire. Il faut dire que la plupart évite soigneusement de parler des choses qui fâchent, surtout lorsqu’il s’agit de leurs annonceurs…

En effet, les 600.000 euros (excusez du peu) planqués en Suisse puis à Singapour par Jérôme Cahuzac ne sont bien évidemment pas tombés du ciel. D’après les premières informations qui sortent, ce compte aurait été ouvert et abondé au moment où Jérôme Cahuzac faisait du lobbying pour les laboratoires pharmaceutiques par le biais de son cabinet Cahuzac Conseil. Tout le monde sait qu’en termes de lobbying, les labos sont experts. Mais quand un ex-conseiller technique auprès du ministre de la Santé se lance dans ce type d’activité, le mélange des genres « interpelle ». D’autant plus que cette même industrie pharmaceutique fait à peu près ce qu’elle veut avec les pouvoirs publics, scandale du Mediator et pilules de dernière génération étant là pour en attester.

Dès lors, on peut se poser quelques questions, qui ne sont d’ailleurs pas l’apanage de la gauche… Rappelez-vous le scandale des vaccins de la grippe A H1N1. Comment expliquer que 94 millions de doses aient été commandées pour un pays comptant 65 millions d’habitants ? Comment expliquer que la commission d’enquête parlementaire créée pour instruire cette affaire n’a, en tout et pour tout, établi qu’un seul rapport et qu’aucune sanction n’a été prise contre les fautifs, à commencer contre la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot ?

Rappelons que Jérôme Cahuzac est chirurgien et Roselyne Bachelot pharmacien. Ces deux professions n’entretiennent évidemment aucune relation incestueuse avec les laboratoires pharmaceutiques qui, c’est de notoriété publique, ne travaillent que pour soigner les hommes et ne s’intéressent en aucun cas à leurs bénéfices.

Rappelons également que les laboratoires, véritables philanthropes, invitent pour leurs séminaires certains médecins à l’île Maurice ou la République dominicaine qui sont, c’est vrai, plus sexy que Gennevilliers ou Vénissieux. Cela leur est d’autant plus facile que ce ne sont pas les actionnaires qui payent mais les assurés sociaux… Difficile ensuite pour ces mêmes médecins de ne pas rendre la monnaie de leur pièce auxdits laboratoires… Quant aux décideurs du ministère, ils ne sont pas les plus regardants d’Europe sur les prix des médicaments.

Pas grave, la CSG-RDS a été créée pour rembourser la dette sociale !

(Philippe David)

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