lundi 22 avril 2013

La GPA, c'est déjà obsolète


Il y a cinquante ans encore, l’agriculture était gratuite. Le paysan cultivait ses champs et élevait ses bêtes. Le fumier de ses vaches nourrissait la terre qui donnait à la fois de quoi nourrir les animaux et la famille du fermier. Le surplus était revendu et le paysan gardait les semences de l’année suivante. Bref, un joli système qui se suffisait à lui-même, gratuit.

Aujourd’hui, l’exploitant agricole reçoit des subventions (nos impôts) pour acheter à l’une des cinq firmes mondiales ses semences. Car il est illégal d’utiliser une partie de ses récoltes pour replanter l’année suivante. De toute façon, ces semences imposées sont stériles : elles ne servent qu’une fois. Et puis aujourd’hui, l’exploitant agricole s’est spécialisé, il n’élève plus de bêtes s’il cultive des champs. Alors il achète de l’engrais, des pesticides pour essayer que ses semences malades lui donnent un minimum de rentabilité. Et plus il arrose ses champs de ces substances nocives, plus il se rend dépendant de celles-ci. En cinquante ans, nous sommes passés d’un système où nous accompagnions la vie à nous donner notre pain quotidien à un système marchand où la vie dépend des nouvelles trouvailles de quelques firmes mondiales.

Quel rapport avec l’actualité, me direz-vous ?

La vie. Aujourd’hui, donner la vie à un enfant, c’est gratuit. Il suffit à un homme et une femme de faire l’amour et la femme porte l’enfant, le nourrissant en son sein.

Mais la GPA (gestation pour autrui) est en train de rendre cet acte, si beau et si naturel, payant. Et oui, dorénavant, vous pourrez payer pour avoir un enfant. La vie monnayable. Tout s’achète et tout se vend. Même un enfant. Le capitalisme n’a plus aucune limite. Il a pris la terre, il s’occupe maintenant du principe même de la vie.

J’exagère ? Non. Petit à petit, le capitalisme fait son nid. Sous couvert d’égalité et de droits de l’homme, on veut permettre aux couples homosexuels de se marier. Cela permettra, à terme, de légaliser la GPA. Les couples riches et stériles par nature pourront acheter les services d’une femme pauvre de l’autre bout du monde. C’est ça, les droits de l’homme ?

Mais ce n’est que le début de l’offensive : déjà, la recherche sur les utérus artificiels fait des ravages (https://www.youtube.com/watch?v=r_nDqEznE7o). Demain, on proposera à tous les couples, pas seulement les homosexuels, d’obtenir un enfant « grâce » à ces matrices artificielles. Vous ne vous y laisserez pas prendre ? Allons donc, avec une bonne campagne marketing, ça passera tout seul ! « Une fille brune aux yeux verts, gentille et perspicace : c’est dans vos gènes et à portée de main ! » Et puis viendra l’argument sécurité : « Une grossesse, ça peut être dangereux, avec notre matrice, zéro risque… » Au fur et à mesure, chacun pourra choisir ses rejetons et les faire élever dans ces faux utérus.

Impossible ? Si vous aviez dit à un paysan des années 50 qu’il allait pouvoir élever des tomates dans des bacs hors-sol, sans terre, juste avec des nutriments artificiels et de la lumière des néons, il aurait éclaté de rire ! Si vous aviez dit à un paysan qu’il aurait des semences imposées et stériles, il aurait éclaté de rire !

Alors, avant d’éclater de rire en entendant parler de ces utérus artificiels et de cette offensive capitaliste sur la vie, réfléchissez un peu. Et lorsque vous dites oui à ce « mariage pour tous », soyez conscient que vous êtes les meilleurs petits soldats que le capitalisme ait jamais comptés…

(Mathilde Gibelin)

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