L'Office européen de police sur le crime organisé explique que les activités des criminels se diversifient à cause de la crise.
Les mafias sont multicartes. Le dernier rapport annuel de l'Office européen de police sur le crime organisé a recensé "3 600 groupes criminels actifs dans l'Union"."Le crime organisé est un phénomène incroyablement dynamique et complexe et demeure une menace sérieuse pour la sécurité et la prospérité de l'Union européenne" explique Rob Wainwright, le secrétaire général d'Europol, qui ne veut pas se montrer alarmiste.
Trafic de drogue, fraude et... contrefaçons de détergents
Plus de la moitié des groupes recensés sont versés dans le trafic de drogue et la fraude. Mais les activités se diversifient de plus en plus avec la crise. Car les groupes ont "rapidement identifié les nouvelles opportunités nées de la crise", assure-t-on à l'Office européen de police. Par exemple, les organisations criminelles contrefont aujourd'hui "des biens de consommation courante, comme des détergents, des produits alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques en réponse à la réduction du pouvoir d'achat des consommateurs".
"30 % de groupes criminels structurés"
Selon le rapport 2013 d'Europol, "30 % de ces groupes criminels structurés" ont une activité polycriminelle" dans l'Union, avec une "coopération croissante" entre les diverses organisations. C'est d'ailleurs l'un des points clés de ce rapport, auxquels les criminologues français Alain Bauer et Xavier Raufer ont été associés. "Le crime organisé fonctionne de plus en plus comme une entreprise, explique le Pr Bauer. "Ce ne sont plus des groupes d'individus, mais des corporations, fonctionnant selon les règles de l'économie de marché."
Davantage de victimes avec Internet
Les analystes d'Europol expliquent également qu'"Internet permet désormais l'accès à un large public de victimes". Et que tout s'accélère depuis "la prolifération des accès Internet en Afrique et en Asie", d'où proviennent aujourd'hui des envois massifs de courriers électroniques destinés à leurrer les naïfs. La route des Balkans demeure le point d'entrée des armes et des drogues de synthèse".
En matière d'immigration illégale et de trafic de "produits illicites", la frontière turque est considérée comme "vulnérable", malgré tous les efforts de contrôle déployés. Autre zone pointée du doigt dans le rapport : "Les Émirats arabes unis, et Dubaï en particulier, sont un point névralgique pour les activités criminelles multiples".
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