lundi 18 mars 2013
Perpignan refuse de commémorer le cessez-le-feu en Algérie le 19 mars
Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol (UMP), "mettra en berne le drapeau national de la mairie le 19 mars", jour anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d'Algérie en 1962, au lieu de pavoiser comme le demande le gouvernement, a-t-il indiqué mercredi.
"C'est une falsification de l'histoire de dire que ces accords d'Evian sont la fin de la guerre d'Algérie", a déclaré M. Pujol, interrogé par l'AFP.
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"Après le 19 mars 1962, les exactions du FLN ont continué et les harkis abandonnés par la République française ont été massacrés", a-t-il expliqué dans une récente lettre ouverte au ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, lui-même fils d'un algérien ayant servi dans l'armée française.
Une loi du 6 décembre 2012 a institué le 19 mars comme "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc".
Le maire de Nice, Christian Estrosi (UMP), a annoncé dès le 22 février son refus de pavoiser sa cité à cette occasion.
M. Pujol, comme M. Estrosi, rappelle que le cessez-le feu a en fait été suivi de nombreux massacres, "3.000 Européens, et 60.000 harkis" ont été tués, et il ajoute que "plus d'un million de Français d'Algérie a dû partir de son pays en quelques jours".
Interrogé sur les meurtres nombreux attribués à l'OAS, frange radicale des partisans de l'Algérie française, M. Pujol déclare: "Je ne fais pas de distinction entre les victimes".
Le maire de Perpignan, lui-même "Français d'Algérie", note que les anciens pieds-noirs vivent encore intensément le souvenir douloureux des massacres. Les Pyrénées-Orientales accueillent de nombreux rapatriés, tout comme les Alpes-Maritimes, l'Hérault ou les Bouches-du-Rhône.
Les préfets ont demandé aux maires d'orner du drapeau tricolore les bâtiments et les édifices publics, le 19 mars. Il est également prévu d'organiser une cérémonie au chef-lieu du département.
Selon M. Pujol, la date du 5 décembre retenue en 2003 par le président Jacques Chirac était la bonne "car il n'y a plus eu de tuerie après le 5 décembre 1962".
Le maire de Perpignan reproche au gouvernement actuel de suivre "un choix politicard" et il invoque la Résistance française pour expliquer sa décision de "désobéir".
"Le préfet fera sa cérémonie sans moi", ajoute le maire, sans craindre une éventuelle sanction de lÉtat "qui fera ce qu'il voudra".
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