mardi 5 mars 2013

Poitiers : Céline au Théâtre


Bernard Cavanna, compositeur, et l'ensemble instrumental Ars Nova, proposeront le 7 mars 2013 à partir de 19h30 un concert construit autour du texte A l'agité du bocal de Louis-Ferdinand Céline au Théâtre auditorium de Poitiers. Durée 45 min. Patrick Laviosa, Paum-Alexandre Dubois, Euken Ostolaza, chant ; Ars Nova ensemble instrumental (18 musiciens sous la direction de Philippe Nahon). 
TAP - Théâtre Auditorium
6 rue de la Marne
86000 POITIERS
Réservations : 05 49 39 29 29

En cette saison anniversaire, Bernard Cavanna compose une nouvelle œuvre pour grand ensemble dirigé, sur un texte de Louis-Ferdinand Céline. Comme à son habitude, Bernard Cavanna manie avec superbe l’art de l’orchestration (avec un ensemble de 18 musiciens unissant bois, cuivres, cordes, percussions et cornemuses, accordéon de variété, cymbalum, orgue de barbarie et trompe de chasse !) ainsi que celui de l’impertinence, de l’humour et du contrepied.

Note d’intention
Je suis venu à Céline bien tardivement, à quarante ans passés et justement par ce texte
A l’agité du bocal, court pamphlet de douze pages que l’on m’avait offert;
puis très vite, se succéda la lecture de son oeuvre :
Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit, d’un Château l’autre, Nord, Féerie pour une autre fois ...
mais aussi les pamphlets dont notamment Bagatelles pour un massacre et les beaux draps.
Ces lectures, entrecoupées de nombreuses biographies dont celles bien édifiantes de François Gibault, Henri Godard ou d’Emile Brami, m’ont permis d’approcher ce contesté et sulfureux personnage, le bien-haï écrivain du siècle, ce génial créateur, visionnaire et entaché de mille maux, l’impressionnant Céline, ce plus qu’antisémite et de m’autoriser à travailler en toute clairvoyance sur l’un de ses sublimes textes, écrit d’une main meurtrie et violente,
durant sa période d’exil à Korsor (Danemark), à l’encontre de JBS, (Jean-Baptiste Sartre pour Jean-Paul Sartre), l’écrivain venu “en résistance” sur le tard à Saint-Germain des Prés.
Céline travaillant sa page cherchait toujours la “petite musique” entre les mots. C’était une obsession. La phrase ne tenait que si elle faisait entendre sa petite musique.
Pouvait-on dès lors en superposer une autre ?
Longtemps je me suis posé cette question.
Toucher à un tel monument, ne risquait-il pas de l’entacher d’un graffiti superflu ?
Pourtant ses textes, celui-ci particulièrement, est dans sa facture même, plus que propice à être projeté vers un public, crié, gueulé même.
Certains le font d’ailleurs, sur d’autres textes, en fragmentant quelques œuvres majeures, pour le donner en spectacle, en interprétant leur version de la “petite musique”.
Toutefois il s’agit toujours des mots, du rythme et de la musique de Céline,(comme un pianiste dispose des notes, du rythme et de la musique de Mozart).
Souhaiter ici substituer une autre musique reviendrait irrémédiablement à détruire celle de Céline.
Pour une expression nouvelle de ce texte, tout en le respectant à la lettre, il conviendrait de ne rien substituer mais plutôt d’amplifier l’expression de sa musique, d’en amplifier la démesure, l’outrance, la violence des mots, d’en extirper la verve, le jus ! pour atteindre une autre musique, qui ne reniera ni l’éloquence, ni le lyrisme mais la portera dans des proportions immodérées, bouffonnes, graveleuses, provocantes, chantée ici à trois voix, par trois ténors aux contours
marqués, du lyrique à l’opérette, soutenue par un ensemble orchestral hétéroclite, où des cornemuses, accordéons, cuivres voisineront un cymbalum, quelques cordes, percussions et un orgue de barbarie.
A l’agité du bocal pourrait revêtir la forme d’une sorte de «bousin», de tintamarre, de farce, de foire.

Source

(ndlr. À mon avis, les bobos de gauche -pléonasme- qui sont les habitués des lieux auront du mal à assimiler le spectacle... Céline au Théâtre ??? ils vont en tomber sur le cul !... comme moi d'ailleurs, j'en crois pas vraiment mes yeux : une erreur de programmation ? Les programmateurs ont cru que c'était un texte à la gloire de Jean-Baptiste Sartre?)

2 commentaires:

  1. Le coup de gueule de Philippe Nahon

    Pour ses 50 ans, Ars Nova porte la création « A l'agité du bocal », d'après un pamphlet de Louis-Ferdinand Céline contre Jean-Paul Sartre, signée de Bernard Cavanna, compositeur qui aime prendre des risques, et qui dénonce ainsi le nazisme. Alors que d'ordinaire, des scolaires assistent aux créations de l'Ensemble, pour celle-ci, rares ont été les réponses positives: « C'est un thème assez sulfureux. Céline fait peur aux enseignants. Certains profs aimeraient bien l'aborder avec des 15 - 16 ans, ce qui est à mon avis normal, mais les supérieurs refusent parce que des parents vont se plaindre. C'est terrifiant! On est devant un auteur qui a un rapport terrible avec le racisme ? le racisme, qui est quotidien partout dans le monde ? qui a une relation avec un grand philosophe, qu'est Jean-Paul Sartre, c'est d'une richesse extraordinaire. Qu'est-ce qu'il faut pour un compositeur? Faire des opéras sur Cendrillon et La Belle au bois dormant? Parce qu'il ne faut pas choquer! »
    http://www.centre-presse.fr/article-229549-le-coup-de-gueule-de-philippe-nahon.html

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