lundi 25 mars 2013

Hollande aux ordres du CRIF

Lors de son premier dîner du CRIF en tant que président de la République, François Hollande a fustigé l'antisémitisme, promettant l'impunité zéro contre les auteurs de propos racistes sur les réseaux sociaux et sur la toile.


Pour son premier dîner du CRIF en tant que président de la République, François Hollande a fustigé mercredi soir l'antisémitisme qui "n'est pas seulement la haine des juifs" mais aussi "la détestation de la France", alors que le nombre d'actes antisémite a augmenté de 58% en 2012, selon un récent rapport du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ) .

"Comment admettre qu'au début du 21e siècle, la police soit conduite à protéger des écoles, comment supporter l'idée que des enfants puissent redouter de se rendre à l'école et des parents de les y envoyer", s'est interrogé le président de la République, évoquant les tueries de Toulouse qui avaient fait 4 victimes juives, un an plus tôt, en mars 2012, et auxquelles il a rendu hommage la semaine dernière. "La République sera en paix avec elle-même lorsque cette peur-là aura définitivement disparu", a-t-il enchaîné sous les applaudissements d'un parterre de plusieurs centaines de personnes parmi lesquelles une dizaine de ministres en exercice, des dizaines d'anciens ministres comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Jean-Louis Borloo ou Patrick Devedjian, ainsi que des représentants des principaux cultes.

De nombreuses personnalités de droite, d'habitude fidèles à ce dîner, étaient absentes, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, pourtant invité, d'après le Crif, mais actuellement en Libye. L'an passé, la présence de Hollande et de Sarkozy, alors tous deux candidats à la présidentielle, avait été marquée par une poignée de mains, des sourires et des propos amènes.
"La Shoah doit pouvoir être enseignée partout", y compris "dans nos banlieues"

Pour François Hollande, la lutte contre l'antisémitisme passe par l'éducation et l'enseignement de la Shoah qui "doit pouvoir être enseignée partout, dans tous les collèges et les lycées de France, dans nos villages, dans nos cités, dans nos banlieues". "Ce n'est pas un enseignement à option que les maîtres hésiteraient à professer dans certaines circonstances ou devant certains élèves", a-t-il insisté.

Le président Hollande s'est également fait l'avocat de l'enseignement de la "morale laïque" voulu par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, soulignant qu'il ne s'agissait "pas de faire la morale" mais de rappeler "les principes de la République: la laïcité, les repères, les disciplines, les règles".
Impunité zéro sur Internet pour les auteurs racistes et antisémites

Evoquant par ailleurs la multiplication des "tweets antisémites" sur Internet, il a souligné qu'il "ne peut y avoir d'impunité pour les auteurs racistes et antisémites". Ils "doivent savoir qu'ils seront poursuivis et condamnés pour leurs agissements", a-t-il poursuivi, très applaudi par la salle.

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a d'ailleurs annoncé plus tôt mercredi qu'elle attaquait au pénal Twitter et son président Dick Costolo pour ne pas avoir répondu à la demande de la justice française d'identifier les auteurs de tweets antisémites, qui prolifèrent sur la toile depuis novembre.
Le Crif salue l'action de Hollande mais dénonce une montée de l'"israélophobie"

Avant que François Hollande ne s'exprime, le président du Crif, Richard Prasquier, a salué l'engagement du président de la République et notamment "la lutte contre l'Islamisme radical". "Vous l'avez engagée au Mali avec détermination et clarté. Nous sommes fiers de notre armée et nous sommes reconnaissants aux cinq soldats tombés pour la patrie" a-t-il dit au chef de l'Etat.

Il a toutefois tenu un sombre discours sur l'antisémitisme et l'"israélophobie". Rappelant qu'en 2012, 614 actes antisémites, dont 96 violences contre des individus, avaient été dénombrés par le SPJC, il a souligné que ces chiffres renouaient "avec ceux des pires années précédentes".

Le président du Crif a également évoqué "le sionisme", dont il se revendique, "ce mot qu'on cherche à diaboliser, c'est le mouvement de libération nationale du peuple juif". "Nous n'admettons pas qu'on appelle au boycott d'Israël, illégal et discriminatoire, comme l'a confirmé la Cour de Cassation (...). Je considère qu'Israël est l'Etat du peuple juif, qu'il doit exister un Etat palestinien à ses côtés et je souhaite que ces deux Etats vivent en paix et en sécurité".

Il a également ajouté que 'l'israélophobie est devenue (...) une passion collective. Elle donne aux juifs le sentiment d'être suspects quand ils défendent Israël. Elle est au centre de notre malaise", a conclu Richard Prasquier.

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