« La Révolution est un bloc dont on ne peut rien distraire » Georges Clemenceau devant la Chambre des Députés le 29 janvier 1891
Ainsi que l’exprime Matthias Waechter dans un article très éclairant (1), il est « nécessaire de faire une distinction fondamentale entre, d’une part le jacobinisme historique, qui fait partie d’une période de la Révolution française et, d’autre part, une tradition politique issue de ce jacobinisme historique. Les représentants de cette tradition politique adoptèrent au cours de l’histoire différents aspects du jacobinisme historique et les défendirent de manière plus radicale ; et souvent cette tradition politique n’eut plus beaucoup en commun avec ce que fut le jacobinisme à l’origine. » Sans mésestimer cette distinction en effet nécessaire, on peut ne pas se priver de rappeler aux républicains français d’aujourd’hui d’où ils viennent qu’ils en aient conscience ou non, qu’ils l’admettent ou non.
Nous disons bien « aux républicains » d’aujourd’hui et non aux seuls jacobins. Peu de gens se réclament explicitement du jacobinisme de nos jours : quelques archéo-communistes vieillissants, quelques laïcistes blanchis sous le harnois qui n’ont pas encore compris que les mosquées allaient bientôt remplacer les églises, quelques anti-régionalistes et anti-européens (ce sont souvent les mêmes) qui farfouillent dans le formol historique à la recherche de l’état-nation perdu (2) . Une subtile casuistique s’est même mise à fonctionner depuis la fameuse célébration du Bicentenaire de la Révolution en 1989. On oppose la « bonne » Révolution, celle de 1789 qui nous a apporté les Droits de l’Homme et tout le positif à, sinon la « mauvaise » (on n’ose pas aller jusque là) mais la discutable et gênante Révolution de 1793, celle justement des Jacobins mais aussi de la Terreur, de la loi des Suspects et des massacres de masse. Nos contemporains sont devenus chochottes et s’ils ne répugnent pas aux effusions sentimentales, les effusions de sang et les têtes au bout des piques les mettent mal à l’aise : cachez cette guillotine que je ne saurais voir ! Mais ils n’en sont pas plus tolérant pour autant : les mises à mort pour fait d’idéologie ne les dérangent pas, à condition qu’elles soient sèches, judiciaires, financières, sociales et professionnelles…
L’occultation, voire la critique, du Jacobinisme joue alors le rôle du lest que l’on lâche pour sauver l’essentiel. C’est alors que, dans une optique différente de la sienne, nous pouvons reprendre les mots de Clemenceau cités supra : non, mesdames et messieurs, l’héritage de la Révolution française ne se divise pas, ne s’accepte pas sous bénéfice d’inventaire. Le Jacobinisme et ses dérives ne sont pas une hérésie au regard des principes proclamés en 1789, ils appartiennent à leur potentialité logique dès lors qu’ils devaient se heurter à des réticences ou des résistances.
La volonté de faire table rase du passé, d’inventer un homme nouveau et une nation nouvelle a été poussée au paroxysme par les jacobins mais elle était née dès 1789. On sous-estime souvent l’œuvre de la Constituante : c’est elle, par exemple, qui fait le choix de l’individualisme social par le décret d’Allarde des 2 et 17 mars 1791 portant suppression des corporations et la loi Le Chapelier du 14 juin qui confirme la suppression des corporations et interdit en outre toute association et entente professionnelle en même temps que les grèves ouvrières. L’exploitation capitaliste sans frein du monde ouvrier pouvait commencer. Après 1792, les Jacobins ne corrigèrent pas, contrairement à la légende, cette dérive antisociale. Ils ont toujours raisonné en propriétaires, petits ou grands, attachés au droit de propriété comme à la liberté du commerce. Ce ne sont que les circonstances de la guerre civile et étrangère qui les ont conduit à transiger sur leurs principes et ils surent se montrer impitoyables lorsqu’on voulut les pousser au delà de ce qu’ils étaient prêt à concéder.
Ainsi, pour se débarrasser des Girondins (3) en juin 1793, les Montagnards, parmi lesquels les Jacobins formaient le groupe le plus cohérent, s’appuyèrent sur les sections parisiennes et en particulier sur les sections Sans-Culottes des faubourgs Saint Antoine et Saint Marcel. Les Sans-Culottes ne sont pas des pauvres, ce sont de petits propriétaires artisans ou commerçants qui rêvent, non d’abolir la propriété, mais de la limiter à leur échelle. Urbains, ils sont sensibles aux difficultés d’approvisionnement et à la hausse des prix et réclament le contrôle des agissements des riches négociants suspectés d’organiser des pénuries artificielles pour s’enrichir. Nombreux, armés et violents ils formaient une masse de manœuvre indispensable lors des émeutes parisiennes. C’est sous la menace de leurs piques que la Convention décréta d’arrestation vingt neuf députés Girondins le 2 juin 1793. En échange, les Sans-Culottes obtinrent un ensemble de mesures politiques et économiques qu’ils réclamaient, dont le fameux Maximum des prix du grain adopté le 11 septembre. Mais lorsque la frange extrémiste des Sans-Culottes, les Enragés, emmenée par le prêtre défroqué Jacques Roux qui dénonçait «l’aristocratie marchande plus terrible que l’aristocratie nobiliaire et sacerdotale », exigea des mesures contre les riches, les Jacobins les firent arrêter et le plus souvent exécuter.
C’est elle aussi, la Constituante, qui crée les départements par le décret du 22 décembre 1789 et la loi du 26 février 1790 sur les ruines des anciennes provinces. Certes, on a échappé au pire car il circulait des projets de découpage départementaux purement géométriques. Ainsi le 20 septembre 1789, Jacques - Guillaume Thouret, député du Tiers État de Rouen, s’inspirant d’un projet de l’abbé Sieyès, proposait la création de 80 départements formant dans la mesure du possible des carrés de 18 lieues de côté (soit environ 72 km, une lieue valant environ 4 km) et subdivisés en districts et en cantons de même forme géométrique. Devant la vive opposition de Mirabeau le projet fut abandonné. Ouf ! Mais, même si le projet final respecte tant bien que mal le tracé des anciennes provinces (par exemple sont respectées les limites de la Bretagne à l’intérieur desquelles on découpe cinq départements) et n’est pas géographiquement incohérent, l’idée profonde qui lui présidait visait à la fois à conformer le réel à une vision rationnelle et mathématique issue des Lumières et à supprimer la longue mémoire historique des provinces.
Cette volonté de rupture a été exacerbée par la montée aux extrêmes du processus révolutionnaire et par les circonstances qui ont permis aux Jacobins de recueillir le pouvoir. Les périodes de bouleversement politiques offrent l’opportunité à des personnalités troubles de s’emparer du pouvoir à la place d’anciennes élites momentanément ou définitivement hors jeu. Ils s’agit souvent de frustrés de la vie passée qui saisissent l’occasion de s’affirmer et de régler leurs comptes. Les exemples ne manquent pas chez les Jacobins et leurs affidés Montagnards (4) qui surent se servir de la Terreur aussi bien pour des fins politiques que pour des fins de vengeance personnelle.
Donnons un seul exemple parmi les moins connus du grand public : Marc Guillaume Alexis Vadier qui se vit à juste titre affublé du surnom du « Grand Inquisiteur ». Il est né en 1736 à Pamiers dans l’Ariège actuel. Il a donc 53 ans quand débute la Révolution. C’est le fils d’un receveur des décimes du clergé (5), bonne situation paternelle qui lui permet de faire des études chez les Jésuites avant d’obtenir, grâce à l’appui de l’évêque local, une charge de lieutenant dans un régiment royal. Il abandonne très vite la carrière militaire après la défaite de Rosbach (6) pour se replier sur la gestion de ses biens dans la paroisse de Montaut (7). Vadier n’est pas un pauvre, il y possède environ 185 hectares de terre quand la taille moyenne de la propriété est de 5 hectares dans la région à l’époque. Dans le même temps, ce personnage se laisse aller à des spéculations hasardeuses qui le font condamner pour concussion par le Parlement de Toulouse : il en garde une rancune tenace pour les parlementaires et l’avocat qui n’a pas su le défendre. Vers 1785, il veut convertir ses terres en seigneurie et accéder ainsi à la noblesse de manière indirecte. Les propriétaires voisins qui l’estiment peu font échouer sa tentative, on lui refuse même la main d’une riche héritière locale. Là encore il en retirera une frustration haineuse. En 1770, il parvient à acheter une charge de conseiller au siège présidial (8) de Pamiers mais sa mauvaise réputation le fait tenir à l’écart par ses collègues : nouvelle source de frustration et de haine. Sa chance, c’est la convocation des Etats Généraux. Beau parleur il est élu et sera donc député de la Constituante. Après l’intermède de la Législative (9), il se fait réélire à la Convention. Il siège désormais avec les Montagnards aux côtés des Jacobins. Lors de la mise en place du Gouvernement Révolutionnaire et de la Terreur, en septembre 1793, il devient président et doyen du Comité de Sûreté Générale, véritable police politique du régime qui alimente le Tribunal Révolutionnaire où le procureur Fouquier-Tinville se charge de fournir la guillotine. Vadier, alors se laisse aller à tous ses mauvais penchants. Sa position lui permet d’abord d’assouvir toutes ses haines personnelles et d’envoyer à l’échafaud les parlementaires de Toulouse, son ancien avocat et ses proches, ses collègues du présidial de Pamiers, les propriétaires qui s’étaient opposés à lui. Il participe aussi, bien évidemment, à tous les épisodes sanglants de la Terreur parisienne, jouant en particulier un rôle capital dans l’élimination de Danton et de Camille Desmoulins. Corrompu et jouisseur, il n’est pas aimé de « l’Incorruptible » Robespierre. Par peur de celui-ci, il se ligue avec d’autres corrompus en délicatesse avec Robespierre (Tallien, Barras, Fouché…) et joue un rôle dans les évènements du 9 Thermidor. Comme beaucoup d’artisans de la chute de Robespierre, il ne souhaite pas la fin de la Terreur dont il profite mais va être emporté par le mouvement qui précipite la fin de cet épisode sanglant. Illustration qu’il n’existe pas toujours de justice immanente, il va sauver sa tête, végètera sous le Directoire, le Consulat et l’Empire, sera exilé comme régicide par Louis XVIII en 1816 et mourra de vieillesse en 1828 à Bruxelles à l’âge de 92 ans !
Qu’on nous pardonne cette longue digression, mais seuls les parcours de vie permettent de saisir, au delà des grandes lignes de la Révolution, le poids considérable des individus et de leur psychologie. Vadier est emblématique de tous ces ratés et aigris de l’Ancien Régime qui, parvenus par accident au sommet du pouvoir, en usent et abusent sous le paravent de la vertu républicaine.
C’est en effet le double mot d’ordre d’exigence de vertu et d’égalité citoyenne qui justifie les Jacobins et leurs affidés Montagnards dans leur politique de table rase appuyée par la Terreur. Mais la vertu est bien rarement pratiquée par les révolutionnaires. Sauf pour quelques fanatiques froids comme Robespierre ou Saint-Just, la vertu n’est qu’un mot de propagande. En cela la République jacobine inaugure une pratique toujours actuelle, le côté sanguinaire en moins. Qu’on nous comprenne bien : l’honnêteté ou le désintéressement n’ont jamais été les vertus dominantes des hommes d’état en France et dans le reste de l’Europe avant la Révolution. Il ne s’agit donc pas d’opposer un « bon » Ancien Régime à une « mauvaise » République. L’innovation républicaine jacobine fut de placer au cœur de la nouvelle idéologie politique l’éthique, la vertu et la morale au nom de l’Egalité, des Droits de l’Homme, du Bonheur et du Progrès. L’Ancien Régime n’avait pas ces prétentions. La pratique réelle, en revanche, fut aux antipodes. Jamais prévarication, concussion, trafics en tous genres, intolérance, sectarisme, fanatisme n’ont été aussi puissants que sous la Révolution jacobine. Cette discordance entre les principes affichés et la réalité de la pratique sont restés la dominante de la France républicaine jusqu’à nos jours. Elle se glorifie, par exemple, de la liberté d’expression mais elle interdit impitoyablement, légalement ou insidieusement, l’expression des pensées qu’elle juge hérétique. Elle prône l’égalité mais s’est donnée en monopole à une oligarchie affairiste qui vit bien à l’abri du bas peuple qu’elle méprise. Elle exige l’honnêteté et le respect des règles civiques par les petits citoyens mais sa justice absout régulièrement les puissants qui se gobergent dans une succession de scandales financiers. Nous ne donnerons pas d’exemple : chacun en connaît des dizaines et ce magazine ne suffirait pas à les passer tous en revue.
Cette pratique du double langage qui frôle souvent l’oxymore (l’historien républicain Gaston Martin parlait du « despotisme de la liberté » lorsqu’il justifiait la dictature jacobine) a inauguré aussi la pratique politique de ce qu’il faut bien appeler une « démocratie totalitaire ». « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » a dit Saint-Just. Cette phrase dévoile le secret de la pratique républicaine jusqu’à nos jours. Elle proclame un principe venu de la philosophie des Lumière, la liberté, principe sensé être universel et s’appliquer à tous mais dont le champ d’application est immédiatement restreint au bénéfice de ceux qui adhèrent à l’idéologie républicaine telle qu’elle est présentée par les maîtres de l’heure. Formulé autrement, cela signifie que ceux qui pensent et réagissent selon l’idéologie de 1789, ou les droits de l’homme aujourd’hui, sont libres de s’exprimer et d’agir politiquement. Les autres, transformés en suspects, étaient mis à mort sous la Révolution. Le caractère pusillanime de nos contemporains ne les incline plus à des solutions aussi radicales. Non par bonté d’âme, mais parce qu’ils se sont rendus compte que dans notre société plus sophistiquée il existait d’autres moyens pour réduire au silence les importuns. Il suffit de transformer, par la magie législatrice, les pensées déviantes en délits de droit commun sanctionnés par de lourdes amendes et des interdictions professionnelles qui, privant les « délinquants » de leurs moyens d’existence, les tuent socialement. L’avantage c’est aussi de réserver la pratique politique démocratique aux gens de « bonne compagnie », d’accord sur l’essentiel et qui ne s’affrontent que sur l’accessoire ou pour des rivalités d’ambition personnelle.
Un dernier point mérite un regard critique. Si peu de monde dans la République française d’aujourd’hui se réclame des Jacobins, les Girondins ont bien meilleure presse. A l’inverse de la dictature jacobine on les crédite du respect de la démocratie et surtout, contre la centralisation parisienne des Jacobins on leur reconnaît une pulsion décentralisatrice, voire fédéraliste. En 1982, lors des premières lois de décentralisation, certains ont pu parler du choix d’une voie girondine contre le jacobinisme.
Cela, c’est la doxa (10) dominante, la réalité est un peu différente. Les Girondins sont un peu les Bo-Bo des débuts de l’époque révolutionnaire. Ce sont des membres de la bonne société bourgeoise des Lumières, avocats ou journalistes à prétention intellectuelle. Ils aiment les salons des débuts de l’époque révolutionnaire, salons de Julie Talma, de Madame de Condorcet et, surtout, de Madame Roland où l’on peut disserter et pérorer sur tous les projets de loi que l’on soutiendra ensuite à l’Assemblée. Ils croient que les idées abstraites mènent le monde et qu’il suffit de les bien exprimer entre gens de bonne compagnie pour qu’elles s’ancrent dans la réalité. On comprend que les politiques et intellectuels occidentaux d’aujourd’hui les apprécient. Ils se retrouvent comme groupe politique sous la Législative où on les nomme « Girondins » parce leurs animateurs principaux sont des élus du département de la Gironde. Peu de chose les différencient au départ des Jacobins. Comme eux, ils sont à la fête de la Révolution parisienne et prennent leur revanche sociale et politique sur l’aristocratie d’Ancien Régime. Comme eux, ils s’étourdissent de discours à l’Assemblée et participent activement à toutes les réformes économiques, politiques et administratives : le centralisme parisien ne les émeut guère tant qu’ils sont au pouvoir. Comme eux, ils sont contre la Monarchie. Ils vont même se montrer plus extrémistes que Robespierre (11) car ils veulent la guerre pour répandre dans toute l’Europe les principes révolutionnaires. C’est un ministère girondin qui déclare la guerre en avril 1792, une guerre qui ne se terminera vraiment qu’à Waterloo en juin 1815. Mais, ces intellectuels n’ont pas perçu qu’il n’y avait rien de plus concret et de moins intellectuel que la guerre. Une fois engagé, le mouvement eut des répercussions qui devaient les emporter. La chute de la monarchie, l’exécution du roi, la guerre civile, l’alternance de défaites ou de victoires, l’aggravation de la crise sociale et économique, tout cela tétanisa les Girondins qui se révélèrent incapables de faire face. Surtout, ces gens bien éduqués et « très propres sur eux », furent terrifiés par le déchainement de la populace parisienne des Sans-Culottes. C’est sur ce point précis que se noue le malentendu historique sur la posture politique des Girondins. Oui Paris leur fait peur, pas le Paris politique de rationalisation administrative et de la centralisation auquel ils ont participé mais le Paris social qui voit les Sans-Culottes prétendre s’inviter au banquet des profiteurs de la Révolution. C’est bien une manifestation de Sans-Culotte qui aboutit à leur chute en juin 1793. Les députés qui ont échappé au coup de filet se réfugient alors tout naturellement dans leurs départements d’origine où ils savent compter des amis et des soutiens. Ce seront les bases de ce que l’on va appeler « l’insurrection fédéraliste ». Cependant, ne nous trompons pas : les Girondins ne se sont jamais réclamés du fédéralisme ou d’une quelconque doctrine de décentralisation administrative. « Fédéralistes », c’est le terme dont se sont servis les Jacobins pour les stigmatiser et les déconsidérer devant l’opinion publique républicaine. Les révoltes qui eurent lieu en Normandie, Aquitaine, Franche-Comté, Provence furent des révoltes contre le régime de la Terreur menées par des gens désespérés dont le seul choix était de mourir libres les armes à la main ou conduits, mains liées, à l’abattoir de la guillotine. C’est un mensonge historique que de soutenir que parmi les révolutionnaires de 1789 ou de 1793 pouvaient se trouver des adeptes de la subsidiarité fédérale.
Nous disons bien « aux républicains » d’aujourd’hui et non aux seuls jacobins. Peu de gens se réclament explicitement du jacobinisme de nos jours : quelques archéo-communistes vieillissants, quelques laïcistes blanchis sous le harnois qui n’ont pas encore compris que les mosquées allaient bientôt remplacer les églises, quelques anti-régionalistes et anti-européens (ce sont souvent les mêmes) qui farfouillent dans le formol historique à la recherche de l’état-nation perdu (2) . Une subtile casuistique s’est même mise à fonctionner depuis la fameuse célébration du Bicentenaire de la Révolution en 1989. On oppose la « bonne » Révolution, celle de 1789 qui nous a apporté les Droits de l’Homme et tout le positif à, sinon la « mauvaise » (on n’ose pas aller jusque là) mais la discutable et gênante Révolution de 1793, celle justement des Jacobins mais aussi de la Terreur, de la loi des Suspects et des massacres de masse. Nos contemporains sont devenus chochottes et s’ils ne répugnent pas aux effusions sentimentales, les effusions de sang et les têtes au bout des piques les mettent mal à l’aise : cachez cette guillotine que je ne saurais voir ! Mais ils n’en sont pas plus tolérant pour autant : les mises à mort pour fait d’idéologie ne les dérangent pas, à condition qu’elles soient sèches, judiciaires, financières, sociales et professionnelles…
L’occultation, voire la critique, du Jacobinisme joue alors le rôle du lest que l’on lâche pour sauver l’essentiel. C’est alors que, dans une optique différente de la sienne, nous pouvons reprendre les mots de Clemenceau cités supra : non, mesdames et messieurs, l’héritage de la Révolution française ne se divise pas, ne s’accepte pas sous bénéfice d’inventaire. Le Jacobinisme et ses dérives ne sont pas une hérésie au regard des principes proclamés en 1789, ils appartiennent à leur potentialité logique dès lors qu’ils devaient se heurter à des réticences ou des résistances.
La volonté de faire table rase du passé, d’inventer un homme nouveau et une nation nouvelle a été poussée au paroxysme par les jacobins mais elle était née dès 1789. On sous-estime souvent l’œuvre de la Constituante : c’est elle, par exemple, qui fait le choix de l’individualisme social par le décret d’Allarde des 2 et 17 mars 1791 portant suppression des corporations et la loi Le Chapelier du 14 juin qui confirme la suppression des corporations et interdit en outre toute association et entente professionnelle en même temps que les grèves ouvrières. L’exploitation capitaliste sans frein du monde ouvrier pouvait commencer. Après 1792, les Jacobins ne corrigèrent pas, contrairement à la légende, cette dérive antisociale. Ils ont toujours raisonné en propriétaires, petits ou grands, attachés au droit de propriété comme à la liberté du commerce. Ce ne sont que les circonstances de la guerre civile et étrangère qui les ont conduit à transiger sur leurs principes et ils surent se montrer impitoyables lorsqu’on voulut les pousser au delà de ce qu’ils étaient prêt à concéder.
Ainsi, pour se débarrasser des Girondins (3) en juin 1793, les Montagnards, parmi lesquels les Jacobins formaient le groupe le plus cohérent, s’appuyèrent sur les sections parisiennes et en particulier sur les sections Sans-Culottes des faubourgs Saint Antoine et Saint Marcel. Les Sans-Culottes ne sont pas des pauvres, ce sont de petits propriétaires artisans ou commerçants qui rêvent, non d’abolir la propriété, mais de la limiter à leur échelle. Urbains, ils sont sensibles aux difficultés d’approvisionnement et à la hausse des prix et réclament le contrôle des agissements des riches négociants suspectés d’organiser des pénuries artificielles pour s’enrichir. Nombreux, armés et violents ils formaient une masse de manœuvre indispensable lors des émeutes parisiennes. C’est sous la menace de leurs piques que la Convention décréta d’arrestation vingt neuf députés Girondins le 2 juin 1793. En échange, les Sans-Culottes obtinrent un ensemble de mesures politiques et économiques qu’ils réclamaient, dont le fameux Maximum des prix du grain adopté le 11 septembre. Mais lorsque la frange extrémiste des Sans-Culottes, les Enragés, emmenée par le prêtre défroqué Jacques Roux qui dénonçait «l’aristocratie marchande plus terrible que l’aristocratie nobiliaire et sacerdotale », exigea des mesures contre les riches, les Jacobins les firent arrêter et le plus souvent exécuter.
C’est elle aussi, la Constituante, qui crée les départements par le décret du 22 décembre 1789 et la loi du 26 février 1790 sur les ruines des anciennes provinces. Certes, on a échappé au pire car il circulait des projets de découpage départementaux purement géométriques. Ainsi le 20 septembre 1789, Jacques - Guillaume Thouret, député du Tiers État de Rouen, s’inspirant d’un projet de l’abbé Sieyès, proposait la création de 80 départements formant dans la mesure du possible des carrés de 18 lieues de côté (soit environ 72 km, une lieue valant environ 4 km) et subdivisés en districts et en cantons de même forme géométrique. Devant la vive opposition de Mirabeau le projet fut abandonné. Ouf ! Mais, même si le projet final respecte tant bien que mal le tracé des anciennes provinces (par exemple sont respectées les limites de la Bretagne à l’intérieur desquelles on découpe cinq départements) et n’est pas géographiquement incohérent, l’idée profonde qui lui présidait visait à la fois à conformer le réel à une vision rationnelle et mathématique issue des Lumières et à supprimer la longue mémoire historique des provinces.
Cette volonté de rupture a été exacerbée par la montée aux extrêmes du processus révolutionnaire et par les circonstances qui ont permis aux Jacobins de recueillir le pouvoir. Les périodes de bouleversement politiques offrent l’opportunité à des personnalités troubles de s’emparer du pouvoir à la place d’anciennes élites momentanément ou définitivement hors jeu. Ils s’agit souvent de frustrés de la vie passée qui saisissent l’occasion de s’affirmer et de régler leurs comptes. Les exemples ne manquent pas chez les Jacobins et leurs affidés Montagnards (4) qui surent se servir de la Terreur aussi bien pour des fins politiques que pour des fins de vengeance personnelle.
Donnons un seul exemple parmi les moins connus du grand public : Marc Guillaume Alexis Vadier qui se vit à juste titre affublé du surnom du « Grand Inquisiteur ». Il est né en 1736 à Pamiers dans l’Ariège actuel. Il a donc 53 ans quand débute la Révolution. C’est le fils d’un receveur des décimes du clergé (5), bonne situation paternelle qui lui permet de faire des études chez les Jésuites avant d’obtenir, grâce à l’appui de l’évêque local, une charge de lieutenant dans un régiment royal. Il abandonne très vite la carrière militaire après la défaite de Rosbach (6) pour se replier sur la gestion de ses biens dans la paroisse de Montaut (7). Vadier n’est pas un pauvre, il y possède environ 185 hectares de terre quand la taille moyenne de la propriété est de 5 hectares dans la région à l’époque. Dans le même temps, ce personnage se laisse aller à des spéculations hasardeuses qui le font condamner pour concussion par le Parlement de Toulouse : il en garde une rancune tenace pour les parlementaires et l’avocat qui n’a pas su le défendre. Vers 1785, il veut convertir ses terres en seigneurie et accéder ainsi à la noblesse de manière indirecte. Les propriétaires voisins qui l’estiment peu font échouer sa tentative, on lui refuse même la main d’une riche héritière locale. Là encore il en retirera une frustration haineuse. En 1770, il parvient à acheter une charge de conseiller au siège présidial (8) de Pamiers mais sa mauvaise réputation le fait tenir à l’écart par ses collègues : nouvelle source de frustration et de haine. Sa chance, c’est la convocation des Etats Généraux. Beau parleur il est élu et sera donc député de la Constituante. Après l’intermède de la Législative (9), il se fait réélire à la Convention. Il siège désormais avec les Montagnards aux côtés des Jacobins. Lors de la mise en place du Gouvernement Révolutionnaire et de la Terreur, en septembre 1793, il devient président et doyen du Comité de Sûreté Générale, véritable police politique du régime qui alimente le Tribunal Révolutionnaire où le procureur Fouquier-Tinville se charge de fournir la guillotine. Vadier, alors se laisse aller à tous ses mauvais penchants. Sa position lui permet d’abord d’assouvir toutes ses haines personnelles et d’envoyer à l’échafaud les parlementaires de Toulouse, son ancien avocat et ses proches, ses collègues du présidial de Pamiers, les propriétaires qui s’étaient opposés à lui. Il participe aussi, bien évidemment, à tous les épisodes sanglants de la Terreur parisienne, jouant en particulier un rôle capital dans l’élimination de Danton et de Camille Desmoulins. Corrompu et jouisseur, il n’est pas aimé de « l’Incorruptible » Robespierre. Par peur de celui-ci, il se ligue avec d’autres corrompus en délicatesse avec Robespierre (Tallien, Barras, Fouché…) et joue un rôle dans les évènements du 9 Thermidor. Comme beaucoup d’artisans de la chute de Robespierre, il ne souhaite pas la fin de la Terreur dont il profite mais va être emporté par le mouvement qui précipite la fin de cet épisode sanglant. Illustration qu’il n’existe pas toujours de justice immanente, il va sauver sa tête, végètera sous le Directoire, le Consulat et l’Empire, sera exilé comme régicide par Louis XVIII en 1816 et mourra de vieillesse en 1828 à Bruxelles à l’âge de 92 ans !
Qu’on nous pardonne cette longue digression, mais seuls les parcours de vie permettent de saisir, au delà des grandes lignes de la Révolution, le poids considérable des individus et de leur psychologie. Vadier est emblématique de tous ces ratés et aigris de l’Ancien Régime qui, parvenus par accident au sommet du pouvoir, en usent et abusent sous le paravent de la vertu républicaine.
C’est en effet le double mot d’ordre d’exigence de vertu et d’égalité citoyenne qui justifie les Jacobins et leurs affidés Montagnards dans leur politique de table rase appuyée par la Terreur. Mais la vertu est bien rarement pratiquée par les révolutionnaires. Sauf pour quelques fanatiques froids comme Robespierre ou Saint-Just, la vertu n’est qu’un mot de propagande. En cela la République jacobine inaugure une pratique toujours actuelle, le côté sanguinaire en moins. Qu’on nous comprenne bien : l’honnêteté ou le désintéressement n’ont jamais été les vertus dominantes des hommes d’état en France et dans le reste de l’Europe avant la Révolution. Il ne s’agit donc pas d’opposer un « bon » Ancien Régime à une « mauvaise » République. L’innovation républicaine jacobine fut de placer au cœur de la nouvelle idéologie politique l’éthique, la vertu et la morale au nom de l’Egalité, des Droits de l’Homme, du Bonheur et du Progrès. L’Ancien Régime n’avait pas ces prétentions. La pratique réelle, en revanche, fut aux antipodes. Jamais prévarication, concussion, trafics en tous genres, intolérance, sectarisme, fanatisme n’ont été aussi puissants que sous la Révolution jacobine. Cette discordance entre les principes affichés et la réalité de la pratique sont restés la dominante de la France républicaine jusqu’à nos jours. Elle se glorifie, par exemple, de la liberté d’expression mais elle interdit impitoyablement, légalement ou insidieusement, l’expression des pensées qu’elle juge hérétique. Elle prône l’égalité mais s’est donnée en monopole à une oligarchie affairiste qui vit bien à l’abri du bas peuple qu’elle méprise. Elle exige l’honnêteté et le respect des règles civiques par les petits citoyens mais sa justice absout régulièrement les puissants qui se gobergent dans une succession de scandales financiers. Nous ne donnerons pas d’exemple : chacun en connaît des dizaines et ce magazine ne suffirait pas à les passer tous en revue.
Cette pratique du double langage qui frôle souvent l’oxymore (l’historien républicain Gaston Martin parlait du « despotisme de la liberté » lorsqu’il justifiait la dictature jacobine) a inauguré aussi la pratique politique de ce qu’il faut bien appeler une « démocratie totalitaire ». « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » a dit Saint-Just. Cette phrase dévoile le secret de la pratique républicaine jusqu’à nos jours. Elle proclame un principe venu de la philosophie des Lumière, la liberté, principe sensé être universel et s’appliquer à tous mais dont le champ d’application est immédiatement restreint au bénéfice de ceux qui adhèrent à l’idéologie républicaine telle qu’elle est présentée par les maîtres de l’heure. Formulé autrement, cela signifie que ceux qui pensent et réagissent selon l’idéologie de 1789, ou les droits de l’homme aujourd’hui, sont libres de s’exprimer et d’agir politiquement. Les autres, transformés en suspects, étaient mis à mort sous la Révolution. Le caractère pusillanime de nos contemporains ne les incline plus à des solutions aussi radicales. Non par bonté d’âme, mais parce qu’ils se sont rendus compte que dans notre société plus sophistiquée il existait d’autres moyens pour réduire au silence les importuns. Il suffit de transformer, par la magie législatrice, les pensées déviantes en délits de droit commun sanctionnés par de lourdes amendes et des interdictions professionnelles qui, privant les « délinquants » de leurs moyens d’existence, les tuent socialement. L’avantage c’est aussi de réserver la pratique politique démocratique aux gens de « bonne compagnie », d’accord sur l’essentiel et qui ne s’affrontent que sur l’accessoire ou pour des rivalités d’ambition personnelle.
Un dernier point mérite un regard critique. Si peu de monde dans la République française d’aujourd’hui se réclame des Jacobins, les Girondins ont bien meilleure presse. A l’inverse de la dictature jacobine on les crédite du respect de la démocratie et surtout, contre la centralisation parisienne des Jacobins on leur reconnaît une pulsion décentralisatrice, voire fédéraliste. En 1982, lors des premières lois de décentralisation, certains ont pu parler du choix d’une voie girondine contre le jacobinisme.
Cela, c’est la doxa (10) dominante, la réalité est un peu différente. Les Girondins sont un peu les Bo-Bo des débuts de l’époque révolutionnaire. Ce sont des membres de la bonne société bourgeoise des Lumières, avocats ou journalistes à prétention intellectuelle. Ils aiment les salons des débuts de l’époque révolutionnaire, salons de Julie Talma, de Madame de Condorcet et, surtout, de Madame Roland où l’on peut disserter et pérorer sur tous les projets de loi que l’on soutiendra ensuite à l’Assemblée. Ils croient que les idées abstraites mènent le monde et qu’il suffit de les bien exprimer entre gens de bonne compagnie pour qu’elles s’ancrent dans la réalité. On comprend que les politiques et intellectuels occidentaux d’aujourd’hui les apprécient. Ils se retrouvent comme groupe politique sous la Législative où on les nomme « Girondins » parce leurs animateurs principaux sont des élus du département de la Gironde. Peu de chose les différencient au départ des Jacobins. Comme eux, ils sont à la fête de la Révolution parisienne et prennent leur revanche sociale et politique sur l’aristocratie d’Ancien Régime. Comme eux, ils s’étourdissent de discours à l’Assemblée et participent activement à toutes les réformes économiques, politiques et administratives : le centralisme parisien ne les émeut guère tant qu’ils sont au pouvoir. Comme eux, ils sont contre la Monarchie. Ils vont même se montrer plus extrémistes que Robespierre (11) car ils veulent la guerre pour répandre dans toute l’Europe les principes révolutionnaires. C’est un ministère girondin qui déclare la guerre en avril 1792, une guerre qui ne se terminera vraiment qu’à Waterloo en juin 1815. Mais, ces intellectuels n’ont pas perçu qu’il n’y avait rien de plus concret et de moins intellectuel que la guerre. Une fois engagé, le mouvement eut des répercussions qui devaient les emporter. La chute de la monarchie, l’exécution du roi, la guerre civile, l’alternance de défaites ou de victoires, l’aggravation de la crise sociale et économique, tout cela tétanisa les Girondins qui se révélèrent incapables de faire face. Surtout, ces gens bien éduqués et « très propres sur eux », furent terrifiés par le déchainement de la populace parisienne des Sans-Culottes. C’est sur ce point précis que se noue le malentendu historique sur la posture politique des Girondins. Oui Paris leur fait peur, pas le Paris politique de rationalisation administrative et de la centralisation auquel ils ont participé mais le Paris social qui voit les Sans-Culottes prétendre s’inviter au banquet des profiteurs de la Révolution. C’est bien une manifestation de Sans-Culotte qui aboutit à leur chute en juin 1793. Les députés qui ont échappé au coup de filet se réfugient alors tout naturellement dans leurs départements d’origine où ils savent compter des amis et des soutiens. Ce seront les bases de ce que l’on va appeler « l’insurrection fédéraliste ». Cependant, ne nous trompons pas : les Girondins ne se sont jamais réclamés du fédéralisme ou d’une quelconque doctrine de décentralisation administrative. « Fédéralistes », c’est le terme dont se sont servis les Jacobins pour les stigmatiser et les déconsidérer devant l’opinion publique républicaine. Les révoltes qui eurent lieu en Normandie, Aquitaine, Franche-Comté, Provence furent des révoltes contre le régime de la Terreur menées par des gens désespérés dont le seul choix était de mourir libres les armes à la main ou conduits, mains liées, à l’abattoir de la guillotine. C’est un mensonge historique que de soutenir que parmi les révolutionnaires de 1789 ou de 1793 pouvaient se trouver des adeptes de la subsidiarité fédérale.
(1) « Le Jacobinisme, la fin d’une tradition politique ? », in L’Europe en formation n°3-4/2007, pp. 99 - 107 article traduit de l’allemand par Katrin Schulz.
(2) Pour les curieux, la patrie du bon docteur Guillotin, la Saintonge, s’honore d’une tribune qui revendique l’héritage du jacobinisme du point de vue de la gauche républicaine : http://saintongejacobine.over-blog.com/
Sur la problématique de l’état nation français, nous renvoyons également à notre article du n°33 de Terre & Peuple Magazine « y a-t-il jamais eu un peuple français ? »
Sur la problématique de l’état nation français, nous renvoyons également à notre article du n°33 de Terre & Peuple Magazine « y a-t-il jamais eu un peuple français ? »
(3) Sur les Girondins, cf. infra.
(4) Tous les Montagnards, c’est-à-dire les députés siégeant à gauche et en haut de l’Assemblée, ne sont pas des Jacobins qui, au sens strict, ne sont que les membres du Club des Jacobins. Ce dernier avait été fondé à Versailles sous le nom de Club Breton ou Société des Amis de la Constitution par des députés bretons aux Etats Généraux. Il prit le nom de Club des Jacobins en octobre 1789 lorsqu’il s’établit à Paris, rue Saint Honoré, dans l’ancien couvent dominicain des Jacobins. Danton, par exemple, grande figure des Montagnards, appartenait au Club des Cordeliers, au nom tiré lui aussi d’un ancien couvent, qui se voulait plus à gauche que les Jacobins.(5) Les décimes ou la Dîme était l’impôt destiné à assurer la vie et les œuvres du Clergé (assistance aux pauvres, enseignement et service religieux). Il se composait de la dixième partie des récoltes et se percevait en nature.
(6) Terrible défaite française durant la Guerre de Sept Ans face à l’armée prussienne de Frédéric II le 5 octobre 1757.
(7) Actuel arrondissement de Pamiers.
(8) Les présidiaux sont des tribunaux de justice sous l’Ancien Régime. Créés au XVIème siècle, ils sont inférieurs en compétences aux Parlements et ne jugent qu’en première instance.
(9) Les députés de l’Assemblée Constituante, après rédaction de la Constitution de 1791 réglant la monarchie constitutionnelle, s’étaient collectivement interdit de se représenter aux élections à la Législative.
(10) Doxa = opinion commune, voire banale.
(11) Beaucoup plus lucide que les Girondins, Robespierre vota contre la guerre dont il craignait qu’elle permette l’apparition de prétoriens et de généraux avides de monnayer leurs victoires contre le pouvoir politique. La suite devait, avec Bonaparte, lui donner raison.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire