La direction générale de la police nationale, qui avait annoncé lundi matin que 367 voitures avaient été brûlées au cours de la nuit du second tour de l'élection présidentielle, a revu son bilan à la hausse, avec 730 véhicules incendiés au total en France métropolitaine.
C'est la première fois que la DGPN actualise officiellement dans la journée le bilan des violences urbaines qu'elle arrête traditionnellement à 6H00.
Ces chiffres non actualisés avaient déjà occasionné une polémique pour la dernière nuit de la Saint-Sylvestre. Le ministère de l'Intérieur avait ainsi arrêté son bilan à 396 voitures brûlées, un chiffre qu'Europe 1, sur la foi d'une enquête conduite auprès de l'ensemble des préfectures, avait jugé largement au-dessous la réalité, chiffrant les voitures brûlées à 683.
Lundi, la DGPN a également relevé 592 interpellations, dont 79 dans la capitale, opérées durant la nuit qui a suivi la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, contre 270 totalisées le matin, ainsi que 78 policiers et gendarmes blessés contre 28 dans la matinée.
Au vu du premier bilan, la DGPN avait souligné qu'on était "à peine au-dessus de la nuit du 14 juillet 2006 et en-deçà d'une nuit de Saint-Sylvestre". Concernant son bilan définitif, elle a dit pouvoir "confirmer cette même tendance", sans autre commentaire.
Elle a estimé que "le second tour de l'élection présidentielle n'a pas amené de grands mouvements de violences urbaines dans les quartiers sensibles, et seuls quelques petits groupes ont, ici et là, mis le feu à des poubelles et à des voitures".
En revanche, a souligné la DGPN, la nuit de dimanche à lundi a donné lieu "dans plusieurs centres villes, tels qu'à Lyon, Nantes, Paris, Toulouse ou Rennes par exemple, à des regroupements initiés par des mouvements d'extrême gauche, anarchistes ou autonomes qui ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre".
A Paris, 35 voitures ont été brûlées, selon la DGPN qui, le matin, avait relevé "moins d'une dizaine" de faits de ce type dans la capitale.
Selon les décomptes non exhaustifs des bureaux de l'AFP, qui ont interrogé la police, les pompiers ou les préfectures en région parisienne, environ 250 véhicules ont été visés, notamment 85 dans le Val-de-Marne, 66 dans l'Essonne, 35 dans les Yvelines, 30 en Seine-Saint-Denis et 22 en Seine-et-Marne.
En province, 52 voitures ont brûlé à Lyon. Environ 200 véhicules ont été incendiés dans l'ensemble de la région Rhône-Alpes, dont plusieurs bus et des camions-poubelles.
Dans l'ouest, plus de 70 véhicules ont été brûlés dans une dizaine de villes, dont 33 à Nantes et 8 à Rennes.
Dans l'agglomération toulousaine, on dénombrait une cinquantaine de feux de voitures et une vingtaine à Strasbourg. Dans la communauté urbaine de Bordeaux, 18 voitures ont brûlé.
Dans le département du Nord, les chiffres varient de 70, selon la police, à une centaine, selon les pompiers. Une quinzaine de véhicules ont été incendiés dans le Pas-de-Calais, autour d'Arras, de Boulogne-sur-Mer et de Lens.
© 2007 AFP
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ndlr : au choix du vocabulaire employé tant par la police que par les journalistes on s'aperçoit que tendent à se développer une banalisation extrême et insupportable d'un état d’insécurité et l'acceptation (fataliste ?) de violences qui semblent presque normales !...