vendredi 20 avril 2012

Force ne reste plus à la loi

Quand j'étais à la fac de droit, j'avais appris que, toujours, force devait rester à la loi … Comme ça fait quand même un certain temps, je me suis renseigné à gauche et à droite pour avoir confirmation : oui, cet adage est toujours de rigueur … sauf qu' apparemment, ça ne vaut pas pour tout le monde ! Qu'on en juge … et qu'on m'explique pourquoi on tolère toujours l'existence d'une association telle que RESF qui, parmi quelques autres qui bénéficient de la même immunité, place sa raison d'être dans la violation du droit … avec la bénédiction des autorités qui devraient le faire appliquer !

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Kevin, élève du lycée de Kyoto, à Poitiers, devait être expulsé par avion vers Kinshasa, hier matin. Après les dernières manifs à Poitiers, la mobilisation s'est faite parmi les passagers à Roissy. Le vol est parti sans lui.

Il devait rejoindre la République démocratique du Congo hier. Contre son gré. Les passagers du vol Air France à destination de Kinshasa ont torpillé l'opération. Pendant deux heures de forte tension, le face-à-face s'est poursuivi avec les forces de l'ordre pour empêcher l'expulsion de Kevin Kimpéfé, un lycéen poitevin de 19 ans.
Devant la mobilisation des passagers, Kevin a été débarqué de l'avion, ainsi qu'un passager, arrêté pour rébellion.
« Il n'est pas le seul à s'être mobilisé pour empêcher l'expulsion », explique Malika du collectif Réseau éducation sans frontière de Seine-et-Marne.
« Nous étions six à l'aéroport pour sensibiliser les passagers du vol à la situation de Kevin. Ce sont des gens qui rentraient dans leur pays, mais aussi des Européens. Nous leur avons dit qu'il n'avait plus de famille proche là-bas. Ils veulent le renvoyer chez un oncle. »
Une fois dans l'avion, plusieurs passagers se sont alors levés, indique la militante de RESF. « Ils ont refusé de s'asseoir, empêchant le décollage de l'avion. »
« Kevin était au fond de l'avion, il n'a pas cessé de crier, de protester », assure de son côté la Cimade. Les forces de l'ordre qui entouraient l'avion sont montées à bord.

« La police a fait pression sur les passagers qui se mobilisaient pour leur faire peur. Elle leur a dit qu'ils pouvaient faire l'objet de poursuites », raconte la militante de RESF.
Finalement, Kevin a été débarqué de l'avion par les forces de l'ordre. Un passager a été interpellé pour rébellion. L'avion est reparti avec deux heures de retard.
Un succès... provisoire pour les soutiens du lycée poitevin. Depuis le 26 mars dernier, il se trouve en rétention administrative au centre du Mesnil-Amelot, près de l'aéroport de Roissy.
La préfecture de la Vienne a mis à exécution une obligation de quitter le territoire français prise à son encontre du jeune homme. Elle était motivée, expliquait la préfecture, par le casier judiciaire du jeune homme.
Un argument balayé par les soutiens du jeune homme, assurant que c'était du passé, qu'il s'investissait désormais dans ses études suivies avec assiduité en Terminale bac pro hôtellerie. Il devait passer son bac en juin prochain.
Toutes les procédures lancées pour contrer l'expulsion ont échoué. « Normalement, le vol n'ayant pas été annulé, il n'y avait pas de raison qu'il parte en garde à vue. Actuellement, il y a beaucoup moins de procédures de ce type au tribunal de Bobigny. En plus, c'était son premier vol, il est revenu en rétention », indique la Cimade du Mesnil-Amelot.
Un nouveau rendez-vous était calé aujourd'hui avec le juge de la liberté et de la détention. Il doit à nouveau statuer sur la prolongation de la rétention administrative. Elle peut durer jusqu'à quarante-cinq jours.

« C'est de l'acharnement contre un jeune qui doit passer son bac », déplorent ses soutiens.


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