Ancien patron de l’Inspection Générale des Finances, Jean Bassères a pris ses fonctions à la tête de Pôle emploi depuis 3 mois, où il a succédé à Christian Charpy. Quand il était le patron de Pôle emploi ce dernier avait commencé à mettre en place, conformément aux souhaits du Medef, une politique ouvertement mondialiste favorisant la « diversité » et la discrimination positive au détriment des salariés « de souche », et ce alors que le nombre des chômeurs français connaissait une augmentation sans précédent.
Interrogé dans Actions, le magazine de Pôle emploi, Jean Bassères - qui déclarait il y a peu « ne pas avoir une connaissance approfondie » de sa nouvelle affectation – multiplie lieux communs et déclarations lénifiantes : « notre mission est plus essentielle que jamais,…nous allons écrire une nouvelle page,…nous devons profiter de l’expérience de chacun, …l’engagement de tous est nécessaire,… nous devons nous projeter dans l’avenir avec confiance…, nous allons définir un nouveau contrat social. »
En réalité le nouveau responsable de Pôle emploi entend bien poursuivre la politique initiée par Christian Charpy. Pour preuve, Pôle emploi vient de prendre en charge le projet TEAM (« Techniques Educatives, Accompagnement et Médiation ») « pour faciliter les migrations professionnelles ». De quoi s’agit-il en réalité?
Ce projet – en grande partie financé par l’Union européenne - vise à « améliorer et faciliter pendant deux ans la gestion des migrations de main d’œuvre vers l’Europe – et en particulier la France – de cinq pays d’Afrique du nord : Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, et Egypte». Seule la Libye manque à l’appel. Mais comme on le sait ce pays rencontre actuellement quelques « problèmes ».
Répondant à des enjeux clairement géopolitiques, ce programme se veut « un élément de réponse aux évolutions probables concernant la mobilité internationale, car les flux migratoires en provenance d’Afrique du Nord demeureront importants (sic). » Le chef de projet à Pôle emploi, M. Sadiki, n’en attend rien moins qu’une « gestion efficace de la mobilité internationale de main d’œuvre en renforçant les systèmes de prospection à l’étranger et les parcours migratoires pilotes ». Les résultats de ces actions seront bien sûr « présentés à la Commission européenne. »
Cette nouvelle mesure prise par Bruxelles, et que la France entend appliquer, intervient au moment où le taux de chômage de la zone euro a atteint, selon l’Office européen des statistiques Eurostat, son plus haut niveau depuis quinze ans, avec 17,13 millions de personnes, soit 10,8 % de la population active. La France compte pour sa part 4,278 millions de chômeurs au 1er mars 2012.
« Ce projet doit-il être une priorité pour Pôle emploi ? » s’interroge un cadre de cet organisme, qui précise « lors de sa création en 2008, Christine Lagarde avait prévu que chaque agent aurait en charge la gestion d’un « portefeuille » de 60 chômeurs. Or la moyenne est aujourd’hui de près de 150, atteignant même le chiffre de 250 dans certaines agences. Parallèlement le Gouvernement a baissé de 12 % pour 2012 le budget de la mission emploi. Les demandeurs d’emploi ont du souci à se faire. »
En campagne pour sa réélection, Nicolas Sarkozy ne cesse de répéter depuis quelque temps qu’il entend réduire l’immigration, n’hésitant pas à se poser en défenseur d’un modèle social français qui, selon ses propres dires, ne « résisterait pas » à un afflux d’étrangers. « Il y a un moment où nous devons dire par souci de l’équilibre de nos comptes sociaux [...] que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde », a-t-il ainsi déclaré dans les Yvelines le 28 février dernier. Un thème qu’il développe depuis avec une constance et une assurance à la hauteur de son bilan – en matière d’immigration son quinquennat aura produit un solde positif d’immigrés évalué, selon les sources, entre un et deux millions de personnes.
Apparemment l’ambition affichée par Pôle emploi de collaborer au projet bruxellois visant à assurer une « gestion efficace de la mobilité internationale de main d’œuvre en renforçant les systèmes de prospection à l’étranger et les parcours migratoires pilotes » n’a pas semblé jusqu’à présent déranger outre mesure le Président de la République. Il est vrai qu’en matière de double langage l’homme est un expert confirmé.
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