Nous avons tenu, la semaine dernière, notre quatrième Table Ronde, à partir d'un article d'Eric Norholm consacré à « L'individualisme démocratique » paru dans le n°40 de la revue amie « Réfléchir & Agir ».
Très vite, il nous a paru que cet article , essentiellement consacré à Toqueville et sa conception de l'individualisme, était pour le moins réducteur puisqu'il ne faisait quasiment jamais référence au libéralisme qui pourtant, nous semblait bien être, curieusement accolé au concept de « liberté », à l'origine directe de l'individualisme contemporain.
Pour équilibrer la balance, nous avons donc ajouter deux textes qui nous ont paru fondamentaux pour la compréhension de cette notion souvent ambiguë. Le premier de Dominique Venner ( http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2009/07/14/individualisme-et-paganisme/), le second de Laurent Guyénot ( http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2009/07/12/christianisme-et-culte-des-ancetres/ ), pour arriver, au bout de trois heures de discussions à des conclusions étonnamment proches de celles de Guillaume Faye (« Pourquoi nous combattons ») :
« Cette notion est ambiguë. Car il existe un individualisme positif, celui des traditions hellénique, celtique et germanique, et un individualisme négatif (qui est l'exagération tragique du premier), celui de la mentalité bourgeoise, négatrice de la solidarité avec sa communauté ou son peuple. Il est partiellement issu des religions du salut individuel où l'homme atomisé est placé seul face à Dieu, sans intermédiaire.
L'individualisme positif, typiquement européen, est lié à la notion de liberté et de responsabilité et ne remet pas en cause le patriotisme et l'esprit de sacrifice. C'est l'individualisme des personnalités créatrices, des artistes et des aristocrates. L'individualisme négatif et passif de la société marchande et consumériste rime au contraire avec la massification et la domestication de l'individu isolé. C'est l'individualisme des masses conditionnées où les hommes ne sont plus que des atomes consommateurs, détachés de la communauté du peuple. Il est donc nécessaire de distinguer l'individualisme aristocratique de l'individualisme bourgeois. Ce dernier est narcissique et nihiliste, il est la porte ouverte à tous les esclavages, toutes les robotisations sous couvert de l'émancipation. En dépit de ses apparences et de ses simulacres, le socialisme de gauche comme la société marchande ont toujours flatté un individualisme de la déresponsabilité et de l'assistance, qui renie les solidarités et débouche sur des réflexes corporatistes et égoïstes.
L'individualisme contemporain suit le paradoxe suivant : il exalte le narcissisme individuel mais opprime à long terme l'individu en l'isolant de ses solidarités naturelles. L'individualisme est positif si, au sein de la communauté-du-peuple il sait mettre en valeur les personnalités créatrices. »
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