mardi 11 septembre 2012
Taubira met la charrue avant les boeufs
Le texte dévoilé dans la presse par la ministre de la Justice n'est qu'un «préprojet», selon l'entourage de la ministre de la Famille...
Christiane Taubira aurait-elle encore une fois parlé trop vite? La ministre de la Justice, qui a détaillé dans La Croix le projet de loi permettant au couple d’homosexuels de se marier, d’adopter «dans les mêmes conditions que les hétérosexuels» mais ne prévoit pas d'élargir l'accès à la procréation médicalement assistée, a été recadrée par le ministère de la Famille.
L’entourage de Michel Delaunay a précisé à l’AFP qu’il ne s’agit que d’un «préprojet». «Nous sommes au début des auditions. On ne peut préjuger de leur contenu. Au terme de ces échanges, un projet sera soumis à l’arbitrage du président de la République et du Premier ministre», a-t-on expliqué. «Les premières auditions démontrent que des questions sont ouvertes, notamment quant au statut du tiers (beau-parent) ou encore à l'adoption pour les couples non mariés».
Il n’y a pas qu’au ministère de la Famille qu’on a été surpris de l’interview de Christiane Taubira: lundi soir, les associations homosexuelles s’étaient étonnées de voir le détail du projet de loi dévoilé dans la presse alors même qu’elles n’avaient pas encore été consultées.
Taubira récidiviste
Christiane Taubira avait expliqué que ce projet de loi allait «étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté». «Nous ouvrirons donc l'adoption aux couples homosexuels et ce, dans un cadre identique à celui actuellement en vigueur», ajoute-t-elle. L'adoption pourra être individuelle ou conjointe. Ainsi, un homosexuel pourra adopter l'enfant biologique de son conjoint. Les conditions de l'adoption resteront les mêmes, l'obtention d'un agrément administratif suivi d'une décision judiciaire, a-t-elle précisé. La ministre de la Justice a confirmé par ailleurs que la procédure de «gestation pour autrui» - les «mères porteuses» - ne sera pas légalisée.
Ce n’est pas la première fois que Christiane Taubira prend quelques libertés avec ses collègues du gouvernement. En début de mandat, elle avait raillé le ministre de l’Intérieur Manuel Valls tandis que sa ministre déléguée de l’époque, Delphine Batho, sous sa tutelle, se plaignait de la manière dont elle était traitée. A tel point qu’après le remaniement post-législatives, François Hollande l’a exfiltrée à l’Ecologie. Elle avait également critiqué le principe des centres éducatifs fermés qui accueillent des jeunes délinquants, alors que François Hollande avait promis pendant la campagne d’en doubler le nombre.
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