Vendredi dernier à Poitiers nous étions encore une dizaine, fidèles au rendez-vous maintenant bien ancré de notre Cercle de Lecture. Pour cette troisième Table Ronde Pictave, nous avions choisi de nous appuyer sur un texte de Pierre Vial, « La ville : une vieille et longue histoire », publié dans le dernier numéro de Terre & Peuple Mag pour réfléchir sur le thème général de « la Ville ». Nous nous étions donné plus particulièrement deux axes de réflexion :
● La ville est-elle par essence, "mauvaise" et "pervertie" ?
● Faut-il fuir la ville ou mener le combat en son sein : reconquête ou abandon ?
Curieusement, et ça montre bien l'importance du sujet, ce thème rejoignait celui de la Table Ronde précédente qui traitait de l'abandon par la Gauche des classes populaires traditionnelles.
A l'époque contemporaine, il y a encore seulement quelques décennies, les ateliers de production sont situés dans le centre ville et les ouvriers, de manière logique, habitent à proximité immédiate. Mais ces ateliers vont être modernisés, agrandis, et comme le centre n'est pas extensible, débordent en dehors des villes, dans des « zones » qui vont vite devenir tentaculaires. Les locaux du centre, maintenant trop exigus, se libèrent alors et sont rachetés par des gens plus aisés : les prix augmentent rapidement et le centre-ville réhabilité n'est bientôt plus accessible aux ouvriers moyens et autres gens modestes.
Dans le même temps, des « barres » d'immeubles de grande capacité d'accueil s'élèvent pour abriter ces gens modestes, petits-bourgeois qui accèdent ainsi au mirage de la modernité. Les centres villes deviennent le territoire d'une population bobo au fort pouvoir d'achat.
Les années passent, la modernité perd de son pouvoir d'attraction et les petits-bourgeois abandonnent les « barres » pour, les uns, tenter de revenir dans le centre de la ville et, pour les autres, faire construire des maisons à l'extérieur des villes.
La politique aberrante de Giscard d'Estaing en matière de « regroupement familial » permet l'installation des immigrés qui travaillent pour des salaires inférieurs (ce qui entraîne une baisse générale des salaires) et leurs familles dans les « barres » désertées par les classes moyennes lassées du mirage en béton.
C'est là un nouveau colonialisme puisque les bobos qui forment une nouvelle bourgeoisie, s’accommodent très bien de ces nouvelles populations immigrées pour ce qui est des services et beaucoup de familles « du plateau » ont désormais leurs nounous ou leurs femmes de ménage allogènes.
Ces immigrés relégués dans les « barres » y retrouvent les ouvriers et cohabitent tant bien que mal. Mais, parmi ceux-ci, beaucoup, qui sont les oubliés de la politique de la ville succombent au charme de la maison individuelle n'hésitent pas à aller s'installer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur travail car l'essence n'est pas encore devenu un problème. Ils vont s'y retrouver coincés pour longtemps, du fait de leurs emprunts qui s'échelonnent souvent sur une durée de trente ans.
Mais paradoxalement, c'est ce qui pousse tous ces "laissés pour compte", ces "petits blancs", employés, ouvriers, "rurbains" de fond de zone à une prise de conscience sociale et raciale qui peut-être, espérons le, le levain de la Résistance.
Voilà où nous en sommes. La plupart des grandes villes ont complètement changé de visage et la question se pose de savoir ce qu'elles vont devenir dans les quelques prochaines années et ce qu'il nous convient de faire.
Au terme d'un débat particulièrement enrichissant, nous en sommes arrivés à une conclusion, qui n'en est d'ailleurs pas une puisque le débat reste ouvert et que les moyens à se donner pour mettre en œuvre les solutions dégagées restent à déterminer ou a affiner. Elle est conforme à la conclusion de Pierre Vial :
« On se dirige en France vers un zonage, une répartition territoriale en fonction de critères ethniques. Ceux qui détiennent le pouvoir politique et culturel nient bien entendu cette réalité. Mais elle va s'imposer de plus en plus comme une évidence. La communautarisation en marche de l'espace territorial crée pour le futur (un futur peut-être très proche) les conditions d'affrontements ethniques inévitables (pour autant qu'il y aura encore des Européens refusant d'abdiquer leur identité et de se soumettre aux envahisseurs). D'où la question que nous posons : fuir la ville ? Oui, quand elle est gangrenée, en tout (les quartiers) ou en partie (le centre-ville des bobos). Et mettre en place des réseaux de solidarité identitaire à base rurale ou semi-rurale (voire dans des quartiers urbains restés blancs) qui seront autant de bastions. Pour la résistance d'abord. Pour la reconquête ensuite. Affirmation lourde de conséquences ? Certes. Mais pour nous, identitaires ethniques, il n'y a pas d'autre choix. »
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