jeudi 14 juin 2012

Des graffitis antisionistes à Jérusalem

Une douzaine de graffitis antisionistes "remerciant Hitler" de près de deux mètres de haut ont été découverts lundi à l'intérieur de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. Parmi ces graffitis figurent des inscriptions telles que : "Si Hitler n'avait pas existé, les sionistes l'auraient inventé" et "Merci Hitler pour cette merveilleuse Shoah, c'est uniquement grâce à toi que nous avons obtenu un État de la part de l'ONU", en référence à la création d'Israël en 1948, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. On peut également lire : "Les sionistes ont amené la Shoah" et "Les guerres des sionistes ne sont pas celles du peuple juif".
La direction de Yad Vashem a évoqué la possibilité que ces actes soient le fait d'extrémistes juifs ultra-orthodoxes antisionistes, très minoritaires mais actifs dans certains quartiers religieux. Sept de ces graffitis peints en blanc et rouge ont été retrouvés sur des murs autour du mémorial dédié aux combattants du ghetto de Varsovie. D'autres ont été inscrits près d'un wagon de chemin de fer symbolisant le déportation des Juifs par les nazis. Une enquête a été ouverte, a indiqué le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, ajoutant que la police "ne privilégie aucune piste". Le mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, est consacré à la mémoire des six millions de Juifs victimes du génocide nazi.
Harédi
Une petite minorité d'activistes ultra-orthodoxes, antisionistes virulents, dénoncent régulièrement ce qu'ils considèrent comme une exploitation de la Shoah pour justifier la création de l'État d'Israël, qu'ils rejettent absolument. Selon eux, l'établissement d'un État juif en Palestine n'aura de légitimité qu'après la venue du Messie. Ce courant rassemble quelques centaines de familles à Mea Shearim, quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem, et il est très controversé au sein même de la mouvance juive ultra-orthodoxe.
Le directeur de Yad Vashem, Avner Shalev, a évoqué cette piste et laissé entendre à la radio militaire que cet acte de vandalisme avait sans doute été commis par des extrémistes ultra-orthodoxes juifs. "Une des inscriptions est signée le judaïsme harédi mondial", a affirmé Avner Shalev. Le terme "harédi" (les "craignant Dieu" en hébreu) fait référence à la communauté des ultra-orthodoxes. Avner Shalev a rappelé que dans le passé de petits groupes ultra-orthodoxes s'étaient "livrés à des attaques féroces contre le sionisme et l'État d'Israël". Avec cet acte de vandalisme "sans précédent, une ligne rouge a été franchie", a ajouté Avner Shalev, en précisant que la police examinait les vidéos tournées par les caméras de surveillance disséminées à Yad Vashem.
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